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Mardi 21 juin
Nous sommes tous arrivés en ordre dispersé. Didier a atterri le premier et il a même eu le temps de prendre une glace avant de nous retrouver. Emmanuel a pris le train pour réduire son empreinte carbone, sept heures de TGV de Paris à Milan, puis trois heures de TGV de Milan à Rome… une longue journée. Ce n’était rien comparé à Sandra dont le vol a été retardé de près de trois heures et qui n’a rejoint Rome que vers une heure du matin. Quant au père Grégoire, il a dû s’occuper de son papa hospitalisé et a décalé son voyage de vingt-quatre heures.
Mercredi 22 juin
C’est une grande joie de se retrouver accueillis au Séminaire Pontifical Français où la petite délégation de la Communion avait déjà logé il y a quatre ans lorsque nous nous étions rendus à l’invitation du Saint Père pour la messe à Sainte Marthe, le 30 janvier 2018. Au cours de la messe célébrée en fin de matinée dans la grande chapelle du séminaire, nous avons présenté notre prière pour ces jours des Rencontres Mondiales des Familles, qu’ils soient pour nous des jours féconds de travail et de rencontres au service de tous les frères et sœurs de la Communion.
Une joie plus grande encore de se trouver au Vatican en fin d’après-midi pour la cérémonie d’ouverture du congrès, au milieu de deux mille délégués venus du monde entier. Nous y croiserons Mgr Feillet, Mgr Habert et Mgr Le Gal qui sont les trois évêques accompagnant la délégation française.
Après l’arrivée du Pape François, cinq familles sont venues témoigner de leur situation concrète, dont un couple de RDC qui avait été au bord du divorce, ou la jeune veuve marocaine de l’ambassadeur d’Italie récemment tué au Congo. Reprenant chacune de ces situations difficiles, le Saint Père a ensuite livré une belle catéchèse sur la famille au cœur des épreuves. Comme il l’a dit un jour : « il n’y a pas de famille parfaite. » Tous pourront regarder ce beau moment en replay sur KTOTV, si riche en émotions et en grâce.
Nous retraversons Rome avec au cœur et dans la tête les paroles de l’hymne de ces jours de rencontres : « We believe in love, We believe in life, We will come with you, Alleluia. »
Jeudi 23 juin
La petite chapelle de quartier où nous célébrons la messe du jour, c’est la basilique Saint Pierre. Émotion et joie d’être là, au lieu même de la « confession » de Pierre. Le cardinal Farrel donne une belle homélie sur ce que saint Jean-Baptiste, du désert où il prêchait, peut dire aux familles de par sa vie. Emmanuel aura l’occasion de lui parler pour évoquer avec lui la visite de janvier 2018.
Puis commencent la vingtaine de présentations de la journée, une succession de témoignages, tous aussi passionnants et émouvants les uns que les autres, illustrant les multiples dimensions de l’incarnation de l’Amour de Dieu dans nos situations concrètes. Il est clair qu’il ne s’agit pas de traiter d’une famille idéale qui n’existe pas mais d’entendre l’amour à l’œuvre dans nos vies. Comme le dit une intervenante libanaise : « L’amour dont nous parlons a une forme précise : la Croix ». Les communications s’enchaînent, il s’agit de rester concentrés. C’est dense.
Mais pour nous, le temps fort de ces présentations, ce fut évidemment le moment consacré à la Famille Solitude Myriam qui nous a permis de rencontrer sa fondatrice, Danielle Bourgeois, qui évoquera plus tard avec nous sa rencontre avec Anne-Marie Le Marquer, lors de la Fondation, au début des années 80. Nous rencontrons également le conseiller spirituel du mouvement, le révérend Erick Kagy, au parcours singulier : marié, puis divorcé, puis membre de la communauté Solitude Myriam, puis veuf, puis ordonné prêtre, et aujourd’hui grand-père !
La journée s’est terminée dans un bon restaurant du quartier du Panthéon avec notre ami Marcelo qui avait consacré sa thèse de l’Institut Jean-Paul II à la fidélité après la séparation et qui avait interrogé plusieurs frères et sœurs de la Communion pour nourrir son travail. Nous faisons la connaissance de sa femme Maria et de sœur Alexandra Diriart, de la communauté Saint-Jean, professeur à l'Institut Pontifical Jean-Paul II à Rome, et particulièrement attachée à la question des Mariés-Séparés-Fidèles en France et en Italie.
Vendredi 24 juin
Le programme de la journée est le même que celui de la journée d’hier : messe à Saint Pierre pour les délégués du congrès, cette fois-ci présidée par le cardinal Angelo de Donatis, vicaire général du diocèse de Rome, puis série de conférences et de témoignages, dont, côté français, ceux de Benoît et Véronique Rabourdin, responsables d’Amour et Vérité (L’Emmanuel), sur le thème de l’Identité et la mission de la famille chrétienne, et de Guillaume et Sandrine Haudebourg, les responsable de Cana (Le Chemin neuf), qui parlent de Centrer la famille sur le Christ.
Il est impossible de résumer toutes ces présentations, si denses, si riches, qui, chacune, apporte un éclairage nouveau et concret sur l’apostolat de la famille dans ses réalités d’aujourd’hui, de l’éducation des enfants à l’usage d’internet, de la séparation au pardon, de l’accueil de la différence au témoignage de la foi. Pour notre petite délégation, le moment fort de la journée sera la découverte de l’Itinéraire catéchuménal pour la vie matrimoniale publié par la Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, et présenté par l’organisatrice du congrès, Gabriella Gambino, sous-secrétaire du Dicastère (c’est-à-dire son numéro deux). Nous aurons l’occasion d’en parler avec elle lors d’une pause, pour lui dire toute notre joie et notre gratitude à propos du paragraphe qui a été introduit concernant les Séparés Fidèles. Au tout dernier article (n°94), on peut lire :
Dans le même temps, « les personnes divorcées mais non remariées, qui sont souvent des témoins de la fidélité matrimoniale, doivent être encouragées à trouver dans l’Eucharistie la nourriture qui les soutient dans leur état. La communauté locale et les pasteurs devront accompagner ces personnes avec sollicitude, surtout quand elles ont des enfants. » (AL 242) Peu nombreux sont les lieux où on leur prête cette attention pastorale. Leur situation particulière, nourrie par le don de la fidélité dans le sacrement de mariage, peut pourtant être un témoignage et un exemple pour les jeunes couples, et même pour les prêtres, qui peuvent découvrir et « voir » dans la vie de ces personnes la présence constante du Christ Époux, fidèle même dans la solitude et l’abandon : une solitude « habitée », signe de l’intimité avec le Seigneur et du lien avec l’Eglise et la Communauté, qui se fait présence et compagnon de route. La dimension nuptiale des deux vocations - l’ordination et le mariage - se manifeste dans ces situations, encore une fois, dans toute sa beauté et sa complémentarité. C’est pourquoi il est aussi nécessaire de découvrir dans l’Eglise les protagonistes pastoraux des Séparés Fidèles, qui peuvent tenir un rôle important dans les communautés et être à leur tour une aide pour les autres.
Vous imaginez combien ce petit paragraphe réjouit notre cœur. Nous ne cessons d’en parler autour de nous, et de partager la bonne nouvelle à tous. Nous recevons un message de Mgr d’Ornellas qui se réjouit de cet « encouragement précieux ».
Samedi 25 juin
La journée a commencé par une heure d’adoration dans la grande salle Paul VI, où chacun a pu confier au Seigneur sa mission et les fidèles qu’il représentait, dans un long face à face d’amour. Puis les conférences ont repris pour la matinée, avec des témoignages qui semblaient orchestrés dans une montée crescendo, tant l’émotion était vive à la fin de la session. Tous les textes sont disponibles sur le site du congrès (dans la langue où ils ont été présentés – italien, espagnol, anglais, français, portugais) et les vidéos en replay sur Vatican News ou KTOTV. Tout cela appelle à un grand travail de relecture et de réécoute, pour tirer tous les fruits de ces sessions.
Enfin venait le grand moment de la messe d’envoi sur le parvis de la place Saint Pierre, présidée par le Saint Père et célébrée par le cardinal Farrell. Nous étions placés juste à la gauche de l’autel, à quelques mètres à peine du pape François, et nous avons intensément confié les intentions de la Communion à la prière d’action de grâce du saint sacrifice de la messe.
« Notre cœur n’était-il pas tout brûlant ! » Nous repartons dans la joie de Rome, tout ragaillardis pour la mission qui nous est confiée au service des frères et sœurs Séparés Fidèles, Separati Fideli comme ils disent ici.
Didier, Emmanuel, Sandra et le père Grégoire
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Notre Saint-Père le pape François a invité le peuple de Dieu à entrer dans une démarche synodale pour préparer tous ensemble l’avenir de notre Église.
Pour une Église synodale : communion, participation et mission
À l'occasion du 50e anniversaire de la création du synode des évêques, le 17 octobre 2015, il avait déjà affirmé : « ce que le Seigneur nous demande, dans un certain sens, est déjà contenu entièrement dans le mot synode. Marcher ensemble - laïcs, pasteurs, évêque de Rome - est un concept facile à exprimer en paroles, mais pas si facile à mettre en pratique. » Et tout au long de son pontificat, il a rappelé à plusieurs reprises que la synodalité est une des voies majeures dans la vie de l'Église. Cette démarche synodale a été ouverte le dimanche 10 octobre 2021. Dans son commentaire de l’évangile du jour, le Saint-Père a précisé : « Faire synode » signifie marcher sur la même route, marcher ensemble. Regardons Jésus sur le chemin, qui rencontre d’abord l’homme riche, puis écoute ses questions, et enfin l’aide à discerner ce qu’il faut faire pour avoir la Vie éternelle. Rencontrer, écouter, discerner : trois verbes du synode sur lesquels [s]’attarder (…) Le synode est un chemin de discernement spirituel, de discernement ecclésial, qui se fait dans l’adoration, dans la prière, au contact de la Parole de Dieu. (…) Puissions-nous être des pèlerins amoureux de l’évangile, ouverts aux surprises de l’Esprit Saint. Ne perdons pas les occasions de grâce de la rencontre, de l’écoute réciproque, du discernement. Avec la joie de savoir qu’alors que nous cherchons le Seigneur, c’est bien lui, le premier, qui se porte avec amour à notre rencontre.
Invités par les diocèses à relayer cette démarche synodale pour un premier temps de réflexion, les membres du Conseil ont préparé un texte, qui se veut à la fois une réponse de notre mouvement à la démarche synodale, et un support pour tous les frères et sœurs qui souhaitent contribuer aux travaux de leur diocèse en se servant d'un regard propre à l'histoire de notre Communion Notre-Dame de l'Alliance. Le texte sera partagé en trois publications au fil des numéros de l'Anneau de Feu. En voici la première partie.
Nous, frères et sœurs de la Communion Notre-Dame de l’Alliance du diocèse, mariés religieusement et touchés par la blessure de la séparation ou du divorce, activement engagés au service de nos frères et sœurs vivant la même situation, fidèles à notre sacrement, et vivant au cœur de nos paroisses, souhaitons porter notre contribution à la belle démarche synodale lancée par notre Saint-Père le pape François et relayée par notre évêque.
1re partie : COMMUNION
Comment ne serions-nous pas interpellés par cette démarche synodale dont le premier des trois termes retenus, COMMUNION, correspond précisément au nom choisi par nos fondateurs, il y a près de quarante ans, pour la création de la COMMUNION NOTRE-DAME DE L’ALLIANCE ? Nous vivons cette Communion au quotidien de notre mouvement, et nous voulons partager avec l’Église ce que l’expérience de ces quarante ans d’existence nous dit de cette vocation à la Communion. Nous en retiendrons trois aspects :
- ACCUEIL DES FRERES ET SŒURS DANS LA DIVERSITE.
Notre Communion est un rassemblement de fidèles à l’image de l’universalité de l’Église : elle est composée d’hommes et de femmes, de toutes origines sociales ou professionnelles, et couvrant toutes les régions françaises, jusqu’à la Martinique, notre dernière implantation. Si nous vivons tous l’épreuve de la solitude après une séparation ou un divorce, certains ont partagé leur vie conjugale pendant seulement trois ou quatre ans, et d’autres pendant trente ou quarante ans, certains n’ont pas eu la joie d’accueillir des enfants, et d’autres sont père ou mère de dix enfants, certains ont renoué des liens quasi fraternels avec leur conjoint, alors que d’autres souffrent de marques de violences, de haine ou d’indifférence, certains cheminent avec la Communion depuis de très nombreuses années alors que d’autres viennent de la découvrir. Qu’il nous semble important que l’Église soit ainsi au service de tous, qu’elle accueille toutes les situations de séparation, que chacun avec son histoire soit le bienvenu au sein de l’Église, reconnu et respecté comme un frère ou une sœur en Christ !
- AU SERVICE DES PLUS FRAGILES.
Notre Communion est une fraternité vivante, essayant de vivre une charité en actes, dans l’accueil et dans l’écoute de ces hommes et de ces femmes mariés sacramentellement qui se retrouvent seuls. C’est une famille ouverte à tous – et non une communauté fermée sur ses membres – qui se met au service de ceux que la blessure conjugale et la solitude, contrainte ou choisie, mettent en marge de la société, voire de l’Église. Fraternité de « balafrés du cœur » au service des blessés de la vie, notre Communion se trouve comme un bien modeste « hôpital de campagne ». Ses préoccupations vont au service des plus fragiles, ces familles monoparentales (près de 25% des familles françaises) dont parents et enfants nous semblent devoir être l’une des priorités pastorales de l’Église.
- LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE.
Notre Communion trouve vraiment sa source et son soutien dans la Communion au Corps de Jésus hostie. Et privés de la présence charnelle de notre conjoint, nous retrouvons dans l’eucharistie la grâce qui nous est faite en tant que membre de l’Église, corps dont le Christ lui-même est la tête selon l’expression de saint Paul. Nous voulons donc redire ici combien nous avons besoin de nos prêtres pour être les généreux dispensateurs des sacrements de l’Église, pour nous accompagner dans les difficultés de la vie, pour être ceux qui savent nous écouter et répandre la bénédiction du Seigneur sur nos vies blessées. Loin des illusions d’une Église sans prêtre, nous voulons redire notre confiance en nos pasteurs, et notre gratitude pour leur engagement au service de la communion ecclésiale.
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