pardon 1 329Lors d’une journée d’amitié le 12 février Béatrice nous amène une coupure d’un quotidien belge. Quelle joie de découvrir un article à propos de la Saint-Valentin qui ne traite ni des cadeaux les plus merveilleux qu’on peut donner à l’élu de son cœur ni des plaisirs coquins. Non, nous avons droit à quatre pages pleines qui parle du « Pardon mon Amour ». Le lendemain, j’ai le plaisir de rencontrer l’un des auteurs de ces articles, qui me donne la permission de le transcrire pour vous.

« Rien ne peut arrêter le pardon chrétien, mais cela exige beaucoup d’humilité »

Qu’on se le dise. Un mystère, pour le chrétien, n’est pas quelque chose que, trop médiocre, il ne peut connaître. C’est, au contraire, qu’il n’a jamais fini de découvrir. Quelque chose de tellement grand qu’il ne pourra jamais l’embrasser d’un seul regard. A sa façon, le pardon proposé dans l’évangile est redoutablement mystérieux. Au moins, n’a- t-on jamais fini de le pratiquer.

« Le pardon de l’évangile est un pardon total, inconditionnel, que rien ne peut arrêter, explique le Père Cédric Burgun, vice-doyen de la Faculté de droit canonique de Paris. Pour l’Eglise, tout homme est pardonnable. Toujours. Même si son acte est condamnable. Et c’est presque révolutionnaire à une époque où nous sommes poussés à nous contenter de la loi du Talion, œil pour œil et dent pour dent, de justice équivalente. Or, le pardon, qui est une condition fondamentale de la vie chrétienne, qui est un don total, perfectionne la justice et impose d’aller au-delà de la vengeance ».

Pardonner n’est pas renoncer

pardon 2 329Condition de vie chrétienne, le pardon est aussi un désir profond qui habite chaque homme, assure le Père Burgun. « Il ne faut évidemment pas être chrétien pour pouvoir pardonner jusqu’au bout. Tout homme a en lui le désir d’aimer. Simplement et trop souvent, l’homme oublie d’aimer, ou se décourage d’aimer. Le Christ devient alors l’exemple le plus fort qu’aimer et pardonner jusqu’au bout, jusqu’à la mort, est possible. »

Car l’amour et le pardon sont indissociables. On ne pardonne pas pour soi, pour retrouver sa paix intérieure ou pour flatter son ego. On pardonne par amour pour l’autre. Du coup, on ne peut non plus pardonner froidement, avec distance : on ne peut pardonner qu’en aimant. « On ne peut pas dire "je pardonne, mais je n’oublie pas" ou "je pardonne, mais je ne te revois plus". Le pardon, au contraire, rapproche les deux protagonistes. Le pardon devient le lieu d’un plus grand amour. Cela aussi est mystérieux. Mais le pardon véritable ne consiste pas à dire à l’autre qu’on tolère ses fautes, qu’on les excuse ou qu’on l’aime malgré ses fautes. Non, cela consiste à dire qu’on l’aime dans sa faute. Et que si sa faute est intolérable, c’est parce que le mal qu’il se fait me fait souffrir également ».

pardon 3 329En ce sens, le pardon ne s’arrête pas au pardon, ou à l’abandon d’un idéal. Main dans la main, il fait avancer celui qui pardonne et celui qui est pardonné sur l’exigeant chemin de la vérité et de la charité.

Et c’est sur ce chemin, en définitive, que l’on découvre une condition indispensable au pardon véritable. « On ne peut pardonner qu’en ayant la conscience que nous devons à notre tour être pardonnés », conclut Cédric Burgun. On ne peut pardonner qu’en ayant été pardonné. Car pour affronter l’exigence du pardon, nos propres forces se révèlent toujours trop faibles. L’amour que l’autre pose sur nous est indispensable.

Le pardon est donc un chemin d’humilité. Celui d’une humilité capable de reconnaître ses propres faiblesses. Mais aussi un fameux chemin d’espérance qui encourage à ne jamais réduire l’autre à sa faute, et à toujours avoir la force de se relever.

Bosco d’Otreppe pour La Libre Belgique

pardon 4 329Sur notre chemin de chrétien séparé, divorcé mais fidèle à notre conjoint, que ce texte puisse nous aider à avancer à notre rythme sur le chemin du pardon avec notre conjoint, notre famille et tous ceux qui nous entourent.

Marie-France (Louvain-la-Neuve) – BELGIQUE