Extrait de la chronique de « Paris-Notre-Dame » du 22 août
En ce premier jour de congrès, chacun cherche encore ses marques dans l’immense dédale des stands implantés au sein de la Royal Dublin Society. Parmi la quarantaine de Parisiens présents [...], Emmanuel Rondeau est venu « se ressourcer » ici. Modérateur de la Communion Notre-Dame de l’Alliance, rassemblant des personnes séparées ou divorcées qui souhaitent rester fidèles à leur mariage, il est accompagné d’Elisabeth Curti, responsable du groupe de Paris. Tous deux font le même constat : « Si les personnes présentes ici viennent du monde entier, nous parlons tous le même langage. Les mots famille, fidélité et foi sont des notions partagées par tous. Ici, nous ne sommes pas seuls à les mettre au centre de nos vies ! »
Homélie de Mgr Michel Aupetit du 25 août commentant l’évangile selon saint Matthieu (23, 1-12)
« Quelle est la différence entre les scribes, les pharisiens et Jésus ? Cela paraît simple. Les scribes et des pharisiens transmettent la Parole de Dieu. Jésus est, lui-même, la Parole de Dieu.
La Parole de Dieu est écoutée, entendue, elle éclaire l’intelligence et elle ouvre le cœur des auditeurs. Mais quand il s’agit des scribes et des pharisiens qui n’en vivent pas eux-mêmes, la Parole devient lointaine car elle ne produit pas ses effets.
La Parole de Jésus, la Parole qu’est Jésus, est effectrice, performative comme on dit aujourd’hui. Il dit et il fait. A l’aveugle il dit : « vois » et celui- ci retrouve la vue. Au paralytique : « lève-toi » et ce dernier se met à marcher. Quand il dit aussi : « il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie », il va jusqu’au bout de l’amour en donnant sa vie sur la croix. Car en Dieu, la pensée, la parole, et les actes sont inséparables. C’est ce qu’on appelle le Logos. En nous, nous savons qu’il peut y avoir une discontinuité entre la pensée, la parole et les actes. Nous pouvons être incapables de dire ce que nous pensons ou simplement mentir. Nous pouvons également affirmer bien des choses en étant incapables de les réaliser, soit par faiblesse, par pusillanimité ou par présomption. C’est notre difficulté.
Nous savons que notre vocation est d’aimer. Comme l’a rappelé le pape saint Jean-Paul II dans son exhortation apostolique sur la famille, Familiaris Consortio : « en appelant l’homme à l’existence par amour, il l’a appelé en même temps à l’amour. L’amour est donc la vocation fondamentale et innée de tout être humain ».
Notre vocation, c’est d’aimer comme Dieu aime, d’aimer en engageant sa vie, toute sa vie. C’est le cœur même de l’enseignement de l’Église sur l’amour conjugal et la famille. Mais, nous voyons, hélas, beaucoup de chrétiens portés par une société individualiste où la sincérité remplace la vérité, la fluctuation des sentiments la solidité d’un engagement, les relations éphémères la solidité d’une parole donnée. Jésus est la Parole de Dieu, la Parole incarnée, la Parole qui se donne sans retour dans un amour inimaginable.
Et notre parole à nous ? Que vaut-elle ? L’amour n’est pas d’abord un sentiment, une émotion, la résultante de sécrétions hormonales incontrôlables. Non, l’amour est une décision. Une décision qui engage toute la personne.
La vérité d’une parole est la vérité de la personne. La sincérité est seulement le reflet de mes émotions ou de mon impression à un moment particulier de ma vie. Il ne suffit pas d’être sincère dans les actes que l’on pose, sinon on donne raison aux terroristes qui s’affirment sincères, eux aussi. Il ne s’agit pas d’être authentique comme un vieux meuble. Il s’agit de bâtir sa vie sur le roc d’une Parole qui nous dépasse et qui nous
précède. Une parole qui nous fait entrer dans la vérité, la vérité d’un don qui découvre la vérité de l’amour. Notre parole devient alors une parole vraiment donnée.
+Michel Aupetit, archevêque de Paris
Découverte du groupe "Santa Teresa de Toledo"
Partie le 22 août à Dublin rejoindre Martin et Emmanuel au Congrès Pastoral de la Rencontre Mondiale des Familles 2018, je n’imaginais pas ce que j’allais vivre mais j’étais prête à tout découvrir et à tout accueillir.
Sur le site de la Royal Dublin Society, le programme propose pas moins de 71 ateliers, répartis sur trois jours. Aussi nous décidons de nous séparer pour assister au plus grand nombre de tables rondes, présentations, conférences et témoignages.
1. le mercredi 22 : 25 ateliers sur le thème "La famille et la Foi"
a. La transmission de la foi à la maison aujourd’hui ou
b. Choisir la vie : le pape François sur la société du tout-jetable"
2. le jeudi 23 : 27 ateliers sur le thème "La famille et l’Amour"
a. Quand les assiettes volent : le pape François parle de la réalité de l’amour dans la vie de famille ou
b. Faire face aux crises et aux blessures dans le mariage
3. le vendredi 24 : 19 ateliers sur le thème "La famille et l’Espoir"
a. L’aide aux familles à travers le chagrin du divorce : un diocèse qui accompagne les familles dans les moments difficiles" ou
b. La famille qui prie ensemble : trouver du temps pour la prière à l’âge digital
Lors de la session sur Faire face aux crises et aux blessures dans le mariage, Carlos Campoy Osset, du diocèse de Tolède en Espagne, témoigne de la crise que son épouse et lui ont traversée dans leur vie de couple et qu’ils ont réussi à surmonter avec l’aide du Seigneur et la puissance des grâces de leur sacrement de mariage.
A la fin de son témoignage, il parle du groupe "Santa Teresa de Toledo" qui réunit des femmes séparées ou divorcées qui, dans leur détresse, ont trouvé refuge au sein de notre mère l’Eglise et rencontré le Seigneur. C’est là que je fais la connaissance d’Isabel Campoy Osset, sœur de Carlos.
Nous comprenons très vite que nous avons vécu la même épreuve et que nous vivons le même chemin de fidélité, de confiance et de réconciliation avec le Christ. Nous tombons dans les bras l’une de l’autre.
NB : j’étais venue dans l’espoir de « polish my english », comme disait Martin, mais j’ai également « polish my spanish » ! ! !
Le lendemain matin, durant la session sur L’Aide aux familles à travers le chagrin du divorce, l’archevêque de Tolède D. Braulio et deux prêtres présentent le groupe Santa Teresa qui a été reçu à Rome par le pape François en juin 2017. Elles sont une douzaine de femmes, venues à Dublin pour raconter leur visite au Pape et témoigner de ce qu’elles vivent à Tolède. Certaines, dont Isabel, sont présentes en famille avec leurs enfants. La fille aînée d’Isabel témoigne de ce qu’elle a vécu lors de la séparation de ses parents. Photo d’Isabel et de ses trois enfants entourés de Martin, Emmanuel et moi :
Dans la paroisse San Juan de la Cruz de Toledo, la réunion-type du groupe Santa Teresa commence par un temps d’adoration, une courte méditation, une prière silencieuse, puis la célébration des Vêpres.
Ensuite, le groupe rejoint une salle paroissiale où se tient leur rencontre fraternelle pendant laquelle ces femmes s’entraident en parlant de leurs problèmes communs, des difficultés du quotidien auxquelles elles doivent faire face, seules, et de leur responsabilité d’épouse et de mère dans l’éducation de leurs enfants. Elles sont accompagnées spirituellement par les prêtres de la paroisse.
Dans la brochure du diocèse de Tolède, le groupe Santa Teresa est présenté comme appartenant à la pastorale des femmes séparées, distincte de la pastorale des divorcés ,engagés dans une nouvelle union civile.
Le groupe Santa Teresa rejoint le charisme de la Communion Notre- Dame de l’Alliance. Alléluia, alléluia ! De retour en France, je transmets leurs coordonnées à notre sœur Isabel Varela-Larcher qui vit actuellement à Valladolid et accompagne sa maman âgée...
Elisabeth (Jouy-en-Josas) – ILE-DE-FRANCE-MONTMARTRE