Notre Saint-Père le pape François a invité le peuple de Dieu à entrer dans une démarche synodale pour préparer tous ensemble l’avenir de notre Église.

Pour une Église synodale : communion, participation et mission

À l'occasion du 50e anniversaire de la création du synode des évêques, le 17 octobre 2015, il avait déjà affirmé : « ce que le Seigneur nous demande, dans un certain sens, est déjà contenu entièrement dans le mot synode. Marcher ensemble - laïcs, pasteurs, évêque de Rome - est un concept facile à exprimer en paroles, mais pas si facile à mettre en pratique. » Et tout au long de son pontificat, il a rappelé à plusieurs reprises que la synodalité est une des voies majeures dans la vie de l'Église. Cette démarche synodale a été ouverte le dimanche 10 octobre 2021. Dans son commentaire de l’évangile du jour, le Saint-Père a précisé : « Faire synode » signifie marcher sur la même route, marcher ensemble. Regardons Jésus sur le chemin, qui rencontre d’abord l’homme riche, puis écoute ses questions, et enfin l’aide à discerner ce qu’il faut faire pour avoir la Vie éternelle. Rencontrer, écouter, discerner : trois verbes du synode sur lesquels [s]’attarder (…) Le synode est un chemin de discernement spirituel, de discernement ecclésial, qui se fait dans l’adoration, dans la prière, au contact de la Parole de Dieu. (…) Puissions-nous être des pèlerins amoureux de l’évangile, ouverts aux surprises de l’Esprit Saint. Ne perdons pas les occasions de grâce de la rencontre, de l’écoute réciproque, du discernement. Avec la joie de savoir qu’alors que nous cherchons le Seigneur, c’est bien lui, le premier, qui se porte avec amour à notre rencontre.

Invités par les diocèses à relayer cette démarche synodale pour un premier temps de réflexion, les membres du Conseil ont préparé un texte, qui se veut à la fois une réponse de notre mouvement à la démarche synodale, et un support pour tous les frères et sœurs qui souhaitent contribuer aux travaux de leur diocèse en se servant d'un regard propre à l'histoire de notre Communion Notre-Dame de l'Alliance. Le texte sera partagé en trois publications au fil des numéros de l'Anneau de Feu. En voici la première partie.

Nous, frères et sœurs de la Communion Notre-Dame de l’Alliance du diocèse, mariés religieusement et touchés par la blessure de la séparation ou du divorce, activement engagés au service de nos frères et sœurs vivant la même situation, fidèles à notre sacrement, et vivant au cœur de nos paroisses, souhaitons porter notre contribution à la belle démarche synodale lancée par notre Saint-Père le pape François et relayée par notre évêque.

1re partie : COMMUNION

Comment ne serions-nous pas interpellés par cette démarche synodale dont le premier des trois termes retenus, COMMUNION, correspond précisément au nom choisi par nos fondateurs, il y a près de quarante ans, pour la création de la COMMUNION NOTRE-DAME DE L’ALLIANCE ? Nous vivons cette Communion au quotidien de notre mouvement, et nous voulons partager avec l’Église ce que l’expérience de ces quarante ans d’existence nous dit de cette vocation à la Communion. Nous en retiendrons trois aspects :

  • ACCUEIL DES FRERES ET SŒURS DANS LA DIVERSITE.

Notre Communion est un rassemblement de fidèles à l’image de l’universalité de l’Église : elle est composée d’hommes et de femmes, de toutes origines sociales ou professionnelles, et couvrant toutes les régions françaises, jusqu’à la Martinique, notre dernière implantation. Si nous vivons tous l’épreuve de la solitude après une séparation ou un divorce, certains ont partagé leur vie conjugale pendant seulement trois ou quatre ans, et d’autres pendant trente ou quarante ans, certains n’ont pas eu la joie d’accueillir des enfants, et d’autres sont père ou mère de dix enfants, certains ont renoué des liens quasi fraternels avec leur conjoint, alors que d’autres souffrent de marques de violences, de haine ou d’indifférence, certains cheminent avec la Communion depuis de très nombreuses années alors que d’autres viennent de la découvrir. Qu’il nous semble important que l’Église soit ainsi au service de tous, qu’elle accueille toutes les situations de séparation, que chacun avec son histoire soit le bienvenu au sein de l’Église, reconnu et respecté comme un frère ou une sœur en Christ !

  • AU SERVICE DES PLUS FRAGILES. 

Notre Communion est une fraternité vivante, essayant de vivre une charité en actes, dans l’accueil et dans l’écoute de ces hommes et de ces femmes mariés sacramentellement qui se retrouvent seuls. C’est une famille ouverte à tous – et non une communauté fermée sur ses membres – qui se met au service de ceux que la blessure conjugale et la solitude, contrainte ou choisie, mettent en marge de la société, voire de l’Église. Fraternité de « balafrés du cœur » au service des blessés de la vie, notre Communion se trouve comme un bien modeste « hôpital de campagne ». Ses préoccupations vont au service des plus fragiles, ces familles monoparentales (près de 25% des familles françaises) dont parents et enfants nous semblent devoir être l’une des priorités pastorales de l’Église.

  • LE SACREMENT DE L’EUCHARISTIE. 

Notre Communion trouve vraiment sa source et son soutien dans la Communion au Corps de Jésus hostie. Et privés de la présence charnelle de notre conjoint, nous retrouvons dans l’eucharistie la grâce qui nous est faite en tant que membre de l’Église, corps dont le Christ lui-même est la tête selon l’expression de saint Paul. Nous voulons donc redire ici combien nous avons besoin de nos prêtres pour être les généreux dispensateurs des sacrements de l’Église, pour nous accompagner dans les difficultés de la vie, pour être ceux qui savent nous écouter et répandre la bénédiction du Seigneur sur nos vies blessées. Loin des illusions d’une Église sans prêtre, nous voulons redire notre confiance en nos pasteurs, et notre gratitude pour leur engagement au service de la communion ecclésiale.