Parmi les différentes activités qui jalonnaient l’année jubilaire de la Communion  en Belgique, nous avons organisé une conférence le 13 mai à Bruxelles, suivie d'un verre de l'amitié. Elle était ouverte à tous sur un thème un peu audacieux : l’indissolubilité du mariage...

Nous avons invité différentes personnalités et organisations concernées par le mariage. Nous avons également diffusé l’invitation par e-mail et à travers quelques médias chrétiens. Le temps s'écoulait et le faible nombre de réactions et d'inscriptions était pour le moins décevant : le thème était-il peut-être trop osé ou trop élevé ?  Mais, une fois de plus, l'Esprit a agi « à midi moins une » et l’audience a largement dépassé nos attentes : il y avait entre 50 et 60 personnes. Probablement, la qualité de l'orateur a joué : l'abbé Eric De Beukelaer est porte-parole des évêques de Belgique ecclésiastique pour examiner la validité des mariages. Un « expert » en la matière donc...

Avant l’exposé de notre conférencier, Martin et moi avons eu l’occasion de présenter la Communion et le choix du thème. Ensuite l’orateur a, d’entrée de jeu, avancé qu'il est bien évident que l'indissolubilité du mariage est un don de  Dieu. Le problème est que beaucoup de nos contemporains y voient une invention de l'Eglise.  Et pour expliquer pourquoi, il a évoqué quatre tableaux. Je ne peux pas en exposer ici tous les détails, mais je veux quand même élaborer quelques points qui font preuve d'une richesse et d'une densité profondes.
Le premier tableau se réfère au langage de l'évangile et du Christ. « C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a permis de répudier votre femme (...) Mais au commencement il n'en était pas ainsi » (Math. 5,32). Jésus a répondu à la question des disciples.  Le Christ dans les trois évangiles synoptiques met la barre très haut (pour nous élever), mais par sa miséricorde avec la femme adultère et avec la Samaritaine, il nous apprend à ne pas juger la faiblesse humaine (pour ne pas nous écraser) et à pardonner.
Quel est le rêve de Dieu pour le couple ? Quand un homme et une femme choisissent d'unir leur destin pour le meilleur et pour le pire, le rêve de Dieu, c'est que, même quand le pire arrive, ils restent ensemble jusqu'à ce que la mort les sépare. Cet idéal est là pour élever les époux et non pas pour les écraser.
Deuxième tableau : comment accueillir cette parole du Christ en tant que chrétien ? L’orateur constate que la société actuelle a ses propres dogmes sociaux qui rendent de plus en plus difficile l’accueil de la Parole (exigeante) du Christ. La compétitivité - il faut toujours réussir en tout -, le dogme du « bien-être » - qui est différent du bonheur profond à long terme -, et le dogme de la communication immédiate (mail, sms, chat...) créent une illusion de proximité. D'où l'exigence de l'Eglise sur les relations intimes : elle prend la sexualité tellement au sérieux qu'elle la reconnaît comme le langage ultime du couple. L’Eglise exprime un grand respect et non pas une peur de la sexualité, contrairement à ce que l’on entend souvent.
Troisième tableau : que dit l'Eglise sur le mariage ? « Ce mystère est de grande portée, je veux dire qu’il s’applique au Christ et à l’Eglise » (Ep.5, 32). La vision que l'Eglise développe dans son idéal du mariage - signe efficace de l'alliance - est le rêve de Dieu sur le couple. On y voit à quel point Dieu a aimé l'humanité en Jésus-Christ. Voilà pourquoi l'Eglise a une vision si exclusive du mariage qui est signe d'un amour qui se donne une seule fois, signe d'une alliance irrévocable, signe efficace de l'amour de Dieu.
Ici l'orateur a affirmé que « ce que vivent les membres de la Communion Notre-Dame de l'Alliance a du sens parce qu'ils témoignent que ce sacrement continue à exister, contre toute évidence, même s’ils passent pour des fous aux yeux du monde et même parfois aux yeux de leurs enfants. »  Après avoir dit que nous vivions une mission prophétique, il nous a exhortés à ne pas juger ceux qui font un autre choix et il  a résumé tout son exposé en nous rappelant encore l’attitude de Jésus face à la faiblesse humaine :  tout exiger (pour nous élever), mais tout comprendre et tout pardonner (pour ne pas nous écraser).

L’exposé fut suivi d’un temps de questions-réponses (sur la déclaration de nullité ou d’autres dénominations du mariage, …) Un verre d’amitié a clôturé la soirée. Dans l’ensemble, l’ambiance fut très bonne et très joyeuse. Nous sommes confortés dans l’idée de continuer un cycle de conférences : c’est une très bonne occasion de faire connaître la Communion et surtout de revaloriser l'image de l’institution du mariage.  Ce sont les jeunes qu’il nous faut viser, comme nous l’a très bien dit une participante. Le Seigneur nous conduit. Merci Seigneur !