Deux fois par an, les réunions du Conseil sont toujours des moments de joie. Venus des quatre coins de France et de Belgique, vos responsables régionaux apportent avec eux la vie de vos groupes, et si nous ne sommes qu’une bonne trentaine dans la salle du Prieuré Saint-Benoît où les sœurs bénédictines du Sacré-Cœur de Montmartre nous accueillent à chaque fois, c’est comme si vous étiez toutes et tous là, avec nous, dans la communion fraternelle qui est au cœur de la vocation de la Communion.
Nous partageons les bonnes nouvelles et les moins bonnes, les soucis et les peines comme les joies familiales, nous vivons en actes cette charité fraternelle qui a souci de l’autre, veut prendre soin de chacun, sans oublier de porter dans la prière les absents, ceux d’un jour comme nos conjoints absents. Et c’est l’objet de nos travaux : tous ensemble, élus par les membres des groupes, les responsables préparent les grandes étapes de la vie de la Communion, et réfléchissent à la façon de mieux vivre la joie de l’Evangile dans la situation qui est la nôtre.
A l’ordre du jour de notre réunion des 11 et 12 mai dernier, nous avons particulièrement réfléchi à l’appel à témoigner qui nous a été adressé à Rome, et à la façon de mieux ajuster notre témoignage, dans la vérité de nos vies blessées et fragiles. A l’issue de nos discussions, il nous a semblé essentiel de bien revenir à l’essentiel de notre mission : nous ne sommes pas là pour commenter le monde, et encore moins pour juger la vie des autres, mais pour dire la présence du Seigneur dans nos vies, Sa tendresse sur nos blessures, Sa miséricorde sur nos faiblesses, Sa paix sur nos tribulations.
« Heureux les hommes dont tu es la force : des chemins s’ouvrent dans leur cœur » (Ps.83).
Parce que nous sommes témoins de Son pardon et de Sa générosité, nous sommes appelés à toujours plus de sollicitude à l’égard de nos frères et sœurs en souffrance, quelle que soit leur situation et leur état de vie. A l’image du Christ, nous sommes envoyés pour accueillir et non pour exclure, nous qui savons bien ce qu’être exclu veut dire, et la détresse qui peut naître d’une parole d’exclusion, comme nous l’avons pour beaucoup ressenti si violemment dans notre cœur et dans notre chair.
« Le Seigneur fait mourir et vivre Il fait descendre à l’abîme et en ramène...
De la poussière il relève le faible Il retire le pauvre de la cendre.» (Cantique d’Anne, 1 Samuel 2)
C’est bien là le paradoxe de notre
témoignage, le chemin mystérieux de la grâce : au cœur de nos détresses humaines, notre chant se fait action de grâce.
Comment ne pas terminer cet éditorial sur un mot de gratitude envers notre conseiller spirituel général, l’abbé Grégoire Cieutat, qui a accepté de poursuivre pendant trois ans à nos côtés sa mission d’accompagnement de la Communion, commencée en 2016, avec l’accord bienveillant de Mgr François Jacolin, évêque de Luçon.
Dieu est bon ! Deo Gratias !
Saint Prosper d’Aquitaine
Emmanuel et Marie