Chers frères et sœurs de la Communion,

edito 344 1Depuis le dimanche 1er décembre, nous voici entrés dans une nouvelle année liturgique. Et la première étape de chaque année liturgique, c’est la lumière de Noël qui vient illuminer l’humanité. Sur notre humanité blessée, Dieu commence par envoyer Sa paix. Il n’a pas choisi de faire jaillir du ciel des éclairs ou de balader des grands projecteurs sur la scène du théâtre de nos opérations. Nous ne sommes pas dans La Guerre des Etoiles, non ! Pour manifester Sa lumière, il nous offre le signe parfait de la paix : un enfant. PUER NATUS EST chantent les anges. Et chaque fois que nous prenons un bébé dans les bras, chaque fois que la vie nous offre de tenir un nouveau-né, c’est le même émerveillement devant tant de fragilité et tant de force en même temps. Fragilité de ce petit être qui découvre la vie et dont chaque jour dépend de l’autre, de sa maman qui le nourrit, de son papa qui le protège, comme Marie et Joseph le firent pour Jésus il y a deux mille ans. Et force de cette vie qui se déploie jour après jour, qui se trace un chemin d’exploration sur la terre !

Fragilité et force, c’est notre lot, c’est notre existence, depuis son commencement jusqu’à ses derniers jours, jusqu’au dernier soupir, tout remis en Dieu. Nous savons bien, dans notre situation, que la fragilité est notre quotidien, mais qu’au cœur même de notre faiblesse continue de grandir la vie éternelle, la vie de Dieu, Sa force qui est notre force. Pour filer la référence en ces temps d’un nouvel épisode de Star Wars, le Christ n’est pas venu pour nous faire devenir des Jedi à dose de midi-chloriens (ça, c’est pour les spécialistes !). Saint Paul nous l’a rappelé : « c’est quand je suis faible que je suis fort. » Nous ne cessons de nous répéter cette réalité de nos vies : c’est dans la faiblesse, l’épreuve, la blessure, que nous sommes capables d’accueillir Sa paix, Sa consolation, de nous déprendre de nous-même pour dépendre uniquement de Lui.

 Nous ne savons pas ce que nous réserve cette nouvelle année. Heureusement ! Nous ne savons pas quelles seront les épreuves et les joies que nous traverserons. Bienheureux ! Malgré nos prétentions, nous sommes très exactement dans l’état où se trouve le petit enfant qui vient de naitre : nous ne savons rien de ce qui nous attend (pas même si nous aurons des trains et des métros quand vous lirez ces lignes !) Nous connaissons notre passé mais ignorons tout de notre avenir. Parfois, nous trimbalons les lourdes valises de notre histoire, qui ne fut pas comme nous l’attendions, comme nous l’espérions. Nous nous accrochons à ces valises, comme si elles allaient nous servir à quelque chose. Est-ce que le Christ parcourait les routes de Palestine avec des valises ? Si nous les laissions là, pour entrer léger dans cette nouvelle année, et pour accueillir notre vie dans le temps de Dieu. Laissons-nous déposséder de nos vies, entrons dans cette nouvelle année d’un pas confiant, dans la joie et l’action de grâce !

Nous vous adressons nos vœux les plus fraternels

Emmanuel et Marie