Chers frères et sœurs,

Au moment où vous lisez ces lignes, nous ne sommes plus qu’à quelques jours de notre retraite annuelle, du 12 au 17 juillet. Cette année, nous nous retrouverons au sanctuaire marial de Pontmain, en Mayenne. Après les beautés montagneuses du grand sud l’an dernier, nous pourrons apprécier la douceur des bocages de l’ouest, à la frontière de la Normandie, de la Bretagne et des Pays-de-Loire. Après Notre-Dame du Laus, c’est Notre-Dame de Pontmain qui nous accueille, en l’année même du jubilé du cent-cinquantième anniversaire de l’apparition de la Vierge Marie, le 17 janvier 1871. Grâce renouvelée de se mettre à l’écoute de ce que Marie vient nous dire de son très saint Fils !

adf 352 editorial 1À l’issue de plus d’un an de crise du Covid et de toutes les formes de contraintes que nous avons connues, qu’il sera bon de se retrouver en famille pour ce temps de retraite, au cours de laquelle Mgr Bruno Valentin, évêque auxiliaire de Versailles, va nous inviter à « Re-connaître Jésus » ! L’été, c’est toujours l’occasion de reprendre souffle sur nos chemins de vie. Et, bien sûr, de se remettre à l’écoute de Jésus.

Nous chantions récemment ce beau cantique de la Communauté de l’Emmanuel : « Je vous ai choisis, Je vous ai établis, pour que vous alliez, et viviez de ma vie. Demeurez en moi, Vous porterez du fruit. Je fais de vous mes frères, et mes amis. » Ces paroles sont tirées de l’évangile de Jean au chapitre 4, que nous avons entendu à la messe du 6e dimanche de Pâques.

Dans nos situations blessées, ces phrases ont parfois du mal à être entendues : dans l’épreuve de la séparation, nous n’avons pas toujours l’impression d’avoir été choisis, encore moins établis ; nous n’avons pas, immédiatement, l’impression de vivre de la vie du Christ, ni de demeurer en lui ; et nous nous demandons souvent quel fruit nous pouvons bien porter, désormais, dans notre fragilité de Mariés - Séparés - Fidèles.

adf 352 editoriel 2Mais ce chant ne cesse de nous appeler à l’espérance : « Accueillez la vie que l’amour veut donner ! Ayez foi en moi ! Je suis ressuscité et bientôt dans la gloire, vous me verrez ! Recevez l’Esprit de puissance et de paix ». Cet appel à l’espérance n’est pas pour nous enfermer dans cette consolation, mais au contraire pour nous inviter à la partager, comme nous le rappelle saint Paul : « Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l'objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction ! Car, de même que les souffrances du Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde par le Christ. » (2 Co 1, 3-4). Il s’agit bien d’être témoins et disciples à notre tour.

Nous le redécouvrons chaque année lors de cette halte spirituelle qu’est notre retraite : Il nous comble de sa joie pour nous envoyer en mission de service auprès de tous nos frères et sœurs blessés à leur tour par l’épreuve de la séparation. « Ayez pour vos frères la tendresse du Père. » Alors venons à cette retraite puiser à la source de cette tendresse du Père. Et pour ceux d’entre vous qui ne pourrez pas nous rejoindre cette année, sachez que vous serez dans nos prières tout au long de cette semaine, en espérant que vous trouverez, ici ou là, le lieu de repos où Marie vous attend pour partager avec vous aussi la tendresse de son Fils.

Bien fraternellement,

Emmanuel et Marie