Enseignements
- Détails
- Écrit par Mgr Valentin
Avec le déjeuner qui suivra cette célébration, viendra déjà le moment de l’échappement, pour chacun d’entre nous, vers la suite de ses engagements d’été. C’est une loi commune à tous nos groupes d’Église : les "pots d’échappement" succèdent aux "verres de contact" et annoncent déjà les prochains. J’ai constaté que la CNDA ne manque pas à la règle, puisque beaucoup d’entre vous sont arrivés, ici, en début de semaine, portés par la joyeuse mémoire de la retraite vécue l’an dernier à Notre-Dame du Laus, et que vous repartez le cœur déjà tourné vers Lisieux, en l’attente de vos retrouvailles à l’ombre de la petite Thérèse. De manière fort à propos, c’est justement d’échappements que nous parle la liturgie de ce jour :
Dans la première lecture (Exode 12, 37-42) nous assistons au grand échappement du peuple d’Israël tout entier vers la liberté. Le livre de l’Exode ne s’encombre manifestement pas des limites du réalisme pour nous dépeindre cette scène dantesque : foule de 600 000 personnes sans compter les enfants, multitude disparate, entourée de troupeaux immenses de moutons et de bœufs. C’est un peuple tout entier qui s’échappe vers la liberté que Dieu lui offre.
Dans l’évangile (Mt 12, 14-21) Jésus aussi s’échappe, et même à deux reprises. D’abord il échappe aux pharisiens qui veulent le tuer… « Jésus, l’ayant appris, se retira de là ». Juste après, il échappe encore aux affirmations trop courtes de ses disciples, quel que soit leur enthousiasme, en « leur défendant vivement de parler de lui ». Notons bien que ces échappements de Jésus ne sont pas des défausses : une manière d’esquiver, de fuir ses responsabilités. Au contraire, si Jésus s’échappe, c’est pour prendre pleinement ses responsabilités. S’il échappe ici aux mains des pharisiens, c’est parce que l’heure de sa mort n’est pas venue. S’il échappe aux formules trop étroites de ceux qui veulent déjà parler de lui, c’est parce que l’heure de le reconnaître pleinement n’est pas venue. Si Jésus s’échappe, c’est parce qu’il entend rester libre pour mener à bien sa mission qui est de libérer l’humanité : non plus seulement 600 000 Hébreux du joug de l’Égypte, mais l’humanité tout entière du joug du péché. Jésus entend rester libre pour nous rendre libres.
Avant que ne sonne l’heure de notre échappement estival, c’est pour vous, chers amis, le moment de redire votre Oui au conjoint. J’ai bien compris, à travers en particulier les magnifiques témoignages personnels que Marie et Emmanuel nous ont donnés hier, que c’est là le véritable aboutissement de notre démarche de retraite. Ces jours que nous venons de partager avaient comme finalité de vous préparer à ce moment-là, vous préparer à redire un Oui qui vous lie, puisqu’il redit le lien qui vous attache à votre conjoint, en même temps qu’il redit le lien qui vous attache au Christ.
Durant ces jours, nous nous sommes préparés ensemble à ce Oui qui vous libère, qui vous libère vraiment : qui vous libère de la peur, qui vous libère du découragement, qui vous libère de la colère, de toutes ces chaînes qui, très légitimement au vu de chacune de vos histoires, pourraient vous tenir définitivement en esclavage.
Le Oui que vous allez redire ce matin, c’est un Oui libre pour être libre. Lorsque vous êtes entrés dans l’Église, ce n’est pas une corde que l’on vous a mise au cou, mais une écharpe, une écharpe blanche, signe de votre baptême, rappel de ce moment fondateur où comme les Hébreux, vous avez traversé la Mer Rouge. Cette écharpe est une invitation à revenir aux sources de votre liberté. Alors, chers amis, au moment de redire ce Oui, rappelez-vous de l’encouragement que Paul donnait dans sa lettre aux Galates : « C’est pour que nous soyons vraiment libres que le Christ nous a libérés » (Ga 5, 1).
Puissiez-vous garder au cœur toutes les grâces, toutes les richesses que, par l’intermédiaire de Notre-Dame de Pontmain, vous aurez reçues dans ce sanctuaire pendant cinq jours. Puissiez-vous avancer jusqu’à la prochaine retraite de la Communion Notre-Dame de l’Alliance en hommes et en femmes libres !
- Détails
- Écrit par Frère François de Sales (abbaye Sainte-madeleine du Barroux)
« Je viens car je veux en finir avec la vie… »
Il y a plus de 25 ans, j’ai reçu en tant que Père hôtelier une lettre d’un homme qui me relatait son désespoir et la volonté de quitter ce monde en se mettant au service d’une sainte cause… mais il voulait faire une retraite pour s’y préparer ! Autant vous dire que je lui ai répondu qu’il pouvait venir au plus vite et que nous l’attendions.
De fait, cet homme avait subi échec sur échec, tant professionnel, familial que spirituel. J’ai essayé tant bien que mal de l’éclairer, de le réconforter et surtout de repousser l’échéance de sa décision. Grâce à Dieu il y renonça totalement et se tourna résolument vers Dieu.
Près de 20 ans après, je recevais une autre lettre de ce monsieur, presque aussi déstabilisante que la première : il m’invitait à prêcher une récollection à des SDF ! En effet, il s’était depuis inscrit dans un groupe de catholiques qui voulaient être fidèles à leur sacrement de mariage malgré la séparation de leur conjoint. Ce groupe s’appelait « Séparés, Divorcés, Fidèles » ou Communion Notre-Dame de l’Alliance, en bref des SDF… d’un genre particulier !
Mais le plus troublant pour moi, c’étaient surtout les trois thèmes qu’il m’était demandé de traiter : le silence, l’écoute et la prière de saint Joseph… imaginez mon malaise quand on sait que saint Joseph n’a prononcé aucune parole connue, que l’on ignore presque tout de sa vie, et qu’il fallait traiter chacun des thèmes pendant une heure !
Du coup il a fallu que j’approfondisse sérieusement ma connaissance sur saint Joseph, ce qui me prit beaucoup de temps mais me permit de mieux apprécier ce grand saint de l’Église.
Une année avec saint Joseph
C’est donc avec joie que j’ai appris que le Saint-Père consacrait cette année à saint Joseph ! J’imagine que certains se demanderont si cela est bien opportun par les temps qui courent et s’il n’aurait pas pu choisir un autre saint plus d’actualité ! Eh bien, je les invite alors à lire cette plaquette : « Joseph, modèle de vie » (www.mdnproductions.fr) pour en être convaincus… En effet, face à un monde qui ignore le message évangélique et qui ne pense qu’à s’exposer à travers tous les réseaux sociaux, qu’à se glorifier par l’ambition et la réussite sociale ou qu’à s’éclater avec tous les plaisirs et distractions qu’offre notre société débridée, saint Joseph apparaît comme le modèle d’une vie belle, féconde et réussie, éloignée de tous les travers de ce monde. Et puis rappelons-nous cette fameuse prophétie de Marthe Robin : « saint Joseph sera le saint du XXIe siècle ».
En cette année dont les restrictions se poursuivent dans un contexte social pénible, je vous propose donc de prendre saint Joseph comme guide. Rien de tel qu’un beau et saint modèle pour nous donner du courage et de l’allant dans cette démarche de conversion qui nous fait toujours un peu peur !
Avec l’aide de ce grand saint nous arriverons plus facilement à bon port, quelles que soient les difficultés que nous rencontrerons. Saint Bernard nous l’affirme : « Il y a des saints qui ont le pouvoir de protéger dans certaines circonstances ; mais il a été accordé à saint Joseph de secourir dans toute espèce de nécessité et de défendre tous ceux qui recourent à lui avec des sentiments de piété. »
Saint Joseph, un allié dans notre combat spirituel
Notre-Seigneur lui-même combattit le démon à la fin de ses quarante jours au désert. Ne nous faisons pas d’illusion, nous aussi nous serons attaqués par le démon car il cherche à nous déstabiliser. Saint Joseph nous sera alors d’une aide précieuse, lui qui est appelé la « terreur des démons » dans ses litanies. Le démon est en effet terrassé par la prière des saints, or saint Joseph est, d’après la tradition de l’Église, le plus grand saint après son épouse Marie [].
Le démon ne sera pas le seul ennemi pendant cette marche au désert, tous nos vices, nos mauvaises habitudes, nos péchés et nos imperfections seront des entraves à notre conversion intérieure. La contemplation des vertus de saint Joseph pourra alors être un stimulant précieux pour nous aider à être victorieux. Dans ce monde matérialiste, hédoniste, jouisseur, impur et débridé, la pauvreté, la chasteté et l’obéissance de saint Joseph sont des bouffées d’oxygène pour notre âme éprise de beauté, de pureté et de sainteté. Face à la laideur du monde et de ses vices, il est vital pour nos âmes de contempler les vertus opposées. Ce sont les exemples des saints qui nous aideront à lutter contre les tentations, qui nous entourent et qui font alliance avec nos ennemis de l’intérieur que sont nos mauvaises passions.
Pour être vainqueur dans ce combat spirituel, il faut être fort. Or, saint Joseph était un homme fort, non seulement intérieurement mais physiquement ; cela nous sera peut-être très utile un jour. « Un médecin danois renommé prenait le train. S’endormant quelques instants, il se retrouve face à un colosse qui commence à l’étrangler. Dévot de saint Joseph, il l’invoque à son secours… et un coup de poing formidable terrasse le colosse. Très surpris, tous deux regardent du côté de la fenêtre, d’où est parti le coup, et voient le visage de saint Joseph tel qu’il est représenté par la statue que le médecin a dans sa maison. L’agresseur, touché dans les deux sens du terme, se convertira par la suite et se livrera finalement lui-même à la justice pour ses méfaits. »
Saint Joseph, un modèle de silence dans un monde sur-agité
Saint Joseph est connu pour son silence car nous ne trouvons aucune parole de lui dans la sainte Écriture. Les Évangiles sont particulièrement discrets à son propos : ils ne nous précisent ni le lieu ni la date de sa naissance, et l’on ne sait rien de sa mort. Non seulement il n’était pas bavard, mais il ne nous a laissé aucun écrit. Ce silence sur sa vie et dans sa vie est une leçon pour vous qui vivez dans un monde bruyant dont la vie intérieure a été soigneusement bannie. Le silence est pourtant fondamental pour cultiver une vraie vie intérieure, et c’est ce que viennent chercher précisément les retraitants à l’abbaye, je puis en témoigner en tant que Père hôtelier.
Saint Joseph, un guide pour notre vie intérieure
Si ce temps de restrictions est assurément un temps de conversion et d’effort spirituel pour nous purifier, il s’agit là de l'aspect « négatif », car il existe un aspect « positif », celui de notre union à Dieu. Tel est bien en effet le but ultime de cette épreuve : ressusciter intérieurement avec le Christ ! Au Ciel, il n’y aura plu
s de vie ascétique, mais seulement mystique, celle de la contemplation éternelle et bienheureuse de Dieu. Oui, telle est bien notre destinée finale, à laquelle il faut penser régulièrement comme but de notre vie sur Terre !
Saint Joseph peut nous y aider, lui qui a eu la grâce insigne de vivre dès ici-bas avec le Fils de Dieu et sa mère, la très sainte Vierge Marie. Pour cela, je vous invite à mieux connaître le plus grand saint de tous les temps en lisant un excellent livre sur lui : « Saint Joseph, époux de Marie » aux éditions Traditions Monastiques. Vous y trouverez en particulier bon nombre de petites histoires sur saint Joseph qui vous montreront la toute-puissance de sa prière.
Pour vous en convaincre, voici celle d’une prostituée sauvée in extremis par saint Joseph : « Cette femme de mauvaise vie qui agonisait le 2 janvier 1885 se savait pécheresse, d’où son désespoir de ne pouvoir se confesser avant de mourir. Un vieillard se présenta cette nuit même à un prêtre pour lui dire de se rendre de toute urgence à telle adresse, malgré le froid et la nuit noire. Très dubitatif en raison de l’adresse indiquant une maison close, il hésitait, mais le viei
llard insista tellement qu’il se laissa convaincre de venir donner les derniers sacrements à cette pauvre femme. Une fois sur les lieux, personne n’ouvrant, ce fut le vieillard qui ouvrit la porte, on ne sait comment, et le prêtre put se rendre auprès de la mourante. Celle-ci fut toute surprise mais ravie de voir un prêtre venir à elle. Elle confessa alors les péchés de sa longue vie peccamineuse, qui pesaient lourdement sur sa conscience. F
rappé par la vive contrition de cette femme, le prêtre lui demanda si elle avait conservé quelque pratique religieuse. « Aucune, dit-elle, sauf une prière que je récitais chaque jour à saint Joseph pour obtenir une bonne mort. » Dès lors, le prêtre comprit que le mystérieux vieillard n’était autre que saint Joseph, patron de la bonne mort ! »
Je vous assure que je prierai le saint patron de la famille, pour vous et vos chères familles, tout au long de cette année.
Frère François de Sales, abbaye Sainte-Madeleine du Barroux,
tiré d’une Lettre du chapître Saint-Agricol par Bruno (en transhumance)
- Détails
- Écrit par Marie (La Riche)
Celui qui prie ne tourne pas le dos au monde. Une prière qui ne recueille pas les joies et les douleurs, les espérances et les angoisses de l’humanité devient une activité « décorative », une attitude super-ficielle, voire théâtrale, une attitude narcissique. Nous avons tous besoin d’intériorité : nous avons besoin de nous retirer dans un espace et un temps consacrés à notre relation à Dieu. Ce qui ne signifie pas fuir la réalité. Dans la prière, Dieu « nous prend, nous bénit, et puis nous rompt et nous donne », pour assouvir la faim de tous. Chaque chrétien est appelé à devenir, dans les mains de Dieu, pain rompu et partagé. Il est donc appelé à une prière concrète, qui ne soit pas une fuite.
Ainsi les hommes et les femmes qui prient cherchent la solitude et le silence non pas pour ne pas être gênés par les autres, mais pour mieux écouter la voix de Dieu. Parfois ils se retirent du monde, dans le secret de leur chambre, comme le recommandait Jésus (cf. Mt 6, 6) mais, où qu’ils soient, ils laissent toujours grande ouverte la porte de leur cœur : une porte ouverte pour ceux qui prient sans savoir prier ; pour ceux qui ne prient pas du tout mais qui portent en eux un cri étouffé, une invocation cachée ; pour ceux qui se sont trompés et qui sont égarés… Quiconque peut frapper à la porte d’une personne qui prie et trouver en elle un cœur plein de compassion, qui prie sans exclure personne. La prière vient de notre cœur, elle est notre voix, et elle se fait le cœur et la voix de tous ceux qui ne savent pas prier ou qui ne prient pas, qui ne veulent pas prier, ou pour qui il est impossible de prier : nous sommes le cœur et la voix de ces personnes, la voix qui monte vers Jésus, vers le Père, comme des intercesseurs. Dans la solitude - qu’il s’agisse d’un long temps de solitude ou d’un temps d’une-demi-heure pour prier - celui qui prie se sépare de tout et de tous, pour retrouver tout et tous en Dieu. Ainsi celui qui prie prie pour le monde entier, prenant sur lui les douleurs et les péchés. Il prie pour tous et pour chacun : c’est comme s’il était une « antenne » de Dieu dans le monde. Dans tout pauvre qui frappe à la porte, dans toute personne qui a perdu le sens de la vie, celui qui prie voit le visage du Christ.
Le Catéchisme dit : « Intercéder, demander en faveur d’un autre (…) est le propre d’un cœur accordé à la miséricorde de Dieu ». C’est magnifique. Quand nous prions, nous sommes accordés à la miséricorde de Dieu - qui est miséricordieux avec nous : miséricorde envers nos péchés mais aussi miséricorde envers tous ceux qui ont demandé que l’on prie pour eux, ceux pour lesquels nous prions en étant accordés au cœur de Dieu. Voilà la vraie prière. Accordée à la miséricorde de Dieu, cœur miséricordieux. « Dans le temps de l’Église, l’intercession chrétienne participe à celle du Christ : elle est l’expression de la communion des saints ». Qu’est-ce que cela signifie, participer à l’intercession du Christ, quand on intercède pour quelqu’un ou que l’on prie pour quelqu’un ? En fait le Christ devant le Père est intercesseur, il prie pour nous, et il prie en montrant au Père les plaies de ses mains ; Jésus, physiquement, avec son corps, se tient devant le Père. Jésus est notre intercesseur, et prier c’est donc un peu faire comme Jésus : intercéder en Jésus auprès du Père, pour les autres. C’est très beau.
Ce qui importe dans la prière, c’est l’homme. Tout simplement l’homme. Celui qui n’aime pas son frère ne prie pas vraiment. On peut dire cela : on ne peut pas prier dans un esprit de haine ; on ne peut pas prier dans un esprit d’indifférence. La prière ne se donne que dans un esprit d’amour. Celui qui n’aime pas fait semblant de prier, ou bien il croit prier, mais il ne prie pas parce qu’il manque l’esprit qu’est l’amour. Dans l’Église, celui qui connaît la tristesse ou la joie de l’autre va plus en profondeur que celui qui explore les « grands mystères ». C’est pourquoi il y a une expérience de l’humain dans chaque prière, car les personnes, quelles que soient leurs erreurs, ne sont jamais rejetées ou écartées.
Lorsqu’un croyant, mû par l’Esprit Saint, prie pour les pécheurs, il ne fait pas de sélection et n’émet pas de jugement ou de condam-nation : il prie pour tous. Et il prie aussi pour lui-même. Dans ces moments-là, il sait qu’il n’est pas non plus si différent de ceux pour qui il prie : il se sent pécheur parmi les pécheurs, et il prie pour tous.
La lecture de la parabole du pharisien et du publicain est toujours vivante et actuelle (cf. Lc 18, 9-14) : nous ne sommes pas meilleurs que les autres, nous sommes tous frères dans une fragilité et une souffrance commune, et dans notre condition de pécheurs. Voici donc une prière que nous pouvons adresser à Dieu : « Seigneur, aucun vivant n’est juste devant toi (cf. Ps 143, 2) – c’est ce que dit le psaume ; Seigneur, aucun vivant n’est juste devant toi », aucun de nous : nous sommes tous des pécheurs - nous sommes tous des débiteurs qui ont des comptes à rendre ; personne n’est immaculé à tes yeux. Seigneur, aie pitié de nous ! ». Et dans cet esprit, la prière est féconde, parce que nous allons avec humilité devant Dieu prier pour tous. Au contraire, le pharisien priait en se faisant remarquer : « Je te remercie, Seigneur, par ce que je ne suis pas comme ces pécheurs : je suis juste, je fais toujours tout… » Ce n’est pas une prière : ceci, c’est se regarder dans le miroir, se regarder soi-même, se regarder dans le miroir déformé par la vanité.
Le monde avance grâce à cette chaîne formée par ceux qui prient en intercédant, et qui sont pour la plupart inconnus… mais pas de Dieu ! Il y a tant de chrétiens ignorés qui, en temps de persécutions, ont su répéter les paroles de notre Seigneur : « Père, pardonne-leur parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34).
Le bon pasteur reste fidèle même lorsqu’il constate le péché de son propre peuple : le bon pasteur continue à être père même quand ses enfants s’éloignent et l’abandonnent. Il persévère dans son service de pasteur même envers celui qui le conduit à se salir les mains ; il ne ferme pas son cœur devant celui qui a pu le faire souffrir.
L’Église, dans tous ses membres, a la mission de pratiquer la prière d’intercession, elle intercède pour les autres. Ceux qui ont une responsabilité en ont tout particulièrement le devoir : les parents, les éducateurs, les ministres ordonnés, les supérieurs de communauté… Comme Abraham et Moïse, ils doivent parfois « défendre » devant Dieu les personnes qui leur sont confiées. En réalité, il s’agit de les regarder avec les yeux et le cœur de Dieu, avec la même compassion et la même tendresse sans faille. Prier avec tendresse pour les autres.
Frères et sœurs, nous sommes tous des feuilles du même arbre : chacune, lorsqu’elle se détache, nous rappelle que nous devons nous soutenir les uns les autres dans la prière. Prions les uns pour les autres : cela nous fera du bien à nous et fera du bien à tous. Merci !
Pape François (décembre 2020),de la part de Marie (La Riche)
Page 2 sur 22