nd-du-laus(Homélie du recteur du sanctuaire Notre-Dame-du-Laus - 21 mai 2011)

Les lectures qui nous sont offertes en ce jour sont une splendide lumière pour éclairer notre session avec la Communion Notre-Dame de l’Alliance .
La Parole de Dieu nous révèle deux grâces ainsi que deux missions confiées à ceux qui choisissent de rester fidèles au Christ.
Dans les actes des Apôtres, Paul et Barnabé rappellent cette parole divine : « J’ai fait de toi la lumière des nations pour que, grâce à toi, le salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre » (Is 49, 6).

Dans l’Evangile, le Christ affirme quant à lui : « Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi, il en accomplira même de plus grandes » (Jn 14, 12).
Ces deux promesses sont d’une force formidable :
* Etre lumière pour les nations
* Et accomplir les mêmes œuvres que le Christ et même de plus grandes !
Qu’est-ce que ces deux promesses peuvent bien apporter pour consolider la vie et la foi de ceux d’entre nous qui vivent une situation de séparation ou de divorce en décidant de rester fidèles à l’engagement sacramentel du mariage ?
Première promesse : « J’ai fait de toi la lumière des nations ».
Dans le domaine de la fidélité au sacrement de mariage validement reçu, nous pouvons reconnaître que tenir une telle fidélité est vraiment une lumière pour les nations. Et ce n’est pas spontanément évident : de nos jours, envisager qu’une fidélité et une communion persistent quand un couple validement marié a été séparé, c’est quelque chose qui parait soit incongru, soit fondamentaliste. Mais, avec un regard de foi, nous savons que le Christ s’est engagé. Nous savons que sa puissance de création et de re-création a créé une réalité nouvelle entre deux personnes qui se sont dit validement « oui ».
De même qu’on n’annule pas un baptême ou qu’on ne peut faire en sorte que le pain consacré devenu Corps du Christ, redevienne du simple pain, de même on ne peut transformer la réalité sacramentelle du mariage que Dieu a créée.
Certes, les circonstances de la vie ont pu conduire à une séparation, parfois nécessaire pour se reconstruire, mais c’est vraiment être une « lumière pour les nations » que de reconnaître que les événements de la vie n’ont pas changé la réalité de l’acte sacramentel posé par Dieu. Bien sûr, ce discours a du mal à être entendu, même dans les milieux chrétiens, mais Jésus n’a pas cherché à dire des choses pour être approuvé, il les a dites parce qu’elles sont vraies. 
Nous avons donc à redire notre foi dans le sacrement de mariage : ce n’est pas un geste anodin qui ferait simplement de Dieu le témoin privilégié d’un engagement. C’est un sacrement, et en tant que tel, c’est une réalité terrestre qui a été définitivement élevée par Dieu à une dimension céleste, une dimension de communion, un moyen de donner la grâce.
Votre sacrement de mariage validement reçu persiste. Il peut continuer à porter la charité, même avec un conjoint séparé. Il peut continuer à être moyen de communion, même si le contact avec l’époux ou l’épouse n’est plus possible. Il continue à porter des fruits dans la manière de guider les enfants issus de l’union. Il est votre ressource pour chercher à mieux aimer.
C’est un acte de foi courageux et parfois déstabilisant que de croire en la permanence du sacrement du mariage, comme en la permanence de chacun des sacrements que nous avons reçus et qui nous font vivre.
Mais le Christ l’a promis dans l’Evangile d’aujourd’hui : « Celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi ».
Si nous croyons que le Christ continue d’apporter sa grâce dans le sacrement, alors nous pourrons accomplir les mêmes œuvres que lui : œuvre de miséricorde, de patience, de relèvement, de réconciliation, d’apaisement.
Il y a tant à recevoir encore de la grâce des sacrements dont le Seigneur a voulu nous combler ! Amen.