en Aquitaine
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- Écrit par Père Laurent-Marie
Comment êtes-vous devenu le Conseiller spirituel du groupe "Aquitaine" de la Communion ?
« C’est tout d’abord la Providence qui m’a conduit à rencontrer et à connaître la Communion Notre-Dame de l’Alliance. Une récollection était prévue fin janvier 2015, et le prédicateur a eu un empêchement de "dernière minute". Christiane, qui était co-responsable de la Communion, a pensé par l’intermédiaire de sa fille Anne, à contacter les frères Carmes. Anne, en effet, fait partie à Bordeaux d’un groupe de prière de spiritualité carmélitaine, composé de jeunes étudiants, et animé par l’un de nos frères.
Christiane a donc contacté notre prieur pour demander si un frère était disponible pour assurer cette récollection. Je me suis alors proposé. Je ne connaissais pas du tout la Communion Notre-Dame de l’Alliance auparavant. Cette retraite s’est très bien passée, si bien que près de deux mois plus tard, j’ai été sollicité par Christiane et Madeleine, en recherche d’un conseiller spirituel pour la Communion. Avec l’accord de mon prieur, j’ai répondu « oui ».
Qu’est-ce qui a motivé ce « OUI » ?
« Tout simplement parce que lors de cette récollection, j’ai été très vite, très touché par les membres de la Communion. J’ai entre aperçu en chacun une profondeur intérieure, et surtout aussi, ce qui m’a le plus marqué, c’est que j’ai perçu très nettement un appel très fort du Christ à vivre cette fidélité au sacrement de mariage et à leur époux ou leur épouse. Aujourd’hui, ce qui m’est donné de voir, ce n’est plus l’appel qui est là, mais la réalité de cette communion de frères et sœurs en Christ. L’attention, la délicatesse, le souci de l’autre, en prendre soin, s’intéresser à lui ; il y a une véritable fraternité, une communion, qui transparaît et qui rejaillit comme naturellement sur les nouveaux membres ».
Que pouvez-vous nous dire de plus sur ce groupe de la Communion Notre-Dame de l’Alliance ?
Ce qui favorise cette communion, c’est bien évidemment tout d’abord le Christ, son Esprit, qui en tisse les liens entre chacun. Les temps de partage en groupe, à chaque récollection, favorisent aussi cette communion et la renforcent. Ils permettent également l’intégration des nouveaux membres, c’est ce que j’ai constaté lors de cette première année passée avec ce groupe. Chacun apprend à se connaître, à s’écouter mutuellement, à intérioriser son parcours de vie, à le pacifier avec le temps pour avancer vers un chemin de réconciliation. Avec soi, déjà, en posant ce regard miséricordieux sur soi-même comme le Christ le pose sur chacun de nous. Cela nous permet de poser à notre tour un regard de miséricorde sur le conjoint, le regard du Christ Lui-même, qui ne cesse d’avoir pitié de nous : « Quand me reviendras-tu ? Quand reviendras-tu à la Source de la Vie, de la vraie Vie ? Je suis Ton Créateur et Ton Sauveur ».
Il y a dix jours, vous avez prêché une nouvelle récollection à l'abbaye Sainte-Marie-du-Rivet à Auros, en Gironde… Que leur avez-vous raconté ?
Pour la dernière récollection que nous avons vécue ensemble, les 7 et 8 mai derniers, nous avons traité le thème de l’année : « Tenir dans la vérité dans un monde contraire ». J’ai développé trois points :
Tout d’abord notre incapacité à « tenir », afin d’exposer quelque peu l’expérience carmélitaine qui, à un moment donné, se traduit par l’expérience d’un dépouillement intérieur, et parfois aussi extérieur, qui nous fait entrer dans une radicale dépendance vis-à-vis de Dieu : ne plus rien attendre de nous de bon. « Dieu seul est bon » disait Jésus au jeune homme riche. Tout attendre de notre Sauveur. Au Carmel, nos saints ont, pour la plupart, expérimenté une radicale indigence, qui fait aimer Dieu pour Lui-même et non pour ses dons. Si bien que l’on n’escompte pas « tenir » par soi-même, mais par Lui, tout attendre de Lui, et faire le petit peu que nous pouvons faire, qui nous est encore donné de faire par grâce. « Lever notre petit pied comme un petit enfant au bas d’un grand escalier, l’escalier de la perfection » disait la petite Thérèse ou « nous efforcer » disait la grande Thérèse. Ce sont les bras de Jésus, l’ascenseur des temps modernes de la petite Thérèse, qui nous font gravir cet escalier de la perfection, de l’amour et du pardon.
Ensuite, nous en avons tous fait l’expérience, c’est la prière qui nous permet de « tenir », comme Jésus nous le recommande : de veiller et de prier, comme il le fit lui-même avec insistance à Gethsémani priant aussi pour chacun de nous : « Simon, j’ai prié pour toi afin que ta foi ne défaille pas ». Le Christ, afin que nous « tenions » dans le monde, a prié pour nous (prière sacerdotale Jn 17).
Notre Mère au Carmel, sainte Thérèse d’Avila, maîtresse d’oraison, définit la prière ainsi : « cet entretien d’amitié avec Celui dont nous nous savons aimés ». C’est une rencontre, un dialogue, il y a un « Je » personnel, et un « Tu », le Christ à qui je m’adresse et que je regarde en son humanité, à travers les mystères de sa vie publique.
Enfin, j’ai rappelé l’importance d’une communauté, nous ne pouvons être chrétien tout seul : un chrétien seul est en danger. A l’Annonciation, il faut remarquer que la Vierge Marie ne peut pas donner son fiat, son « oui » à l’ange Gabriel, sans qu’une communauté - ici le peuple d’Israël - ait reçu de Dieu par ses prophètes la promesse, l’espérance du Messie. Si bien que la Vierge Marie reçoit cette annonce non seulement de l’ange, mais aussi de son peuple par l’intermédiaire des prophètes qui proclamaient la venue du Messie. Une communauté, telle que la Communion Notre-Dame de l’Alliance, est aujourd’hui porteuse pour l’Eglise d’espérance, de paix, de réconciliation. Elle est aussi l’annonce de la présence de Dieu dans nos vies et de sa fidélité à l’égard de tous et pour toujours. « Je les guérirai de leur infidélité » disait le Seigneur par son prophète Isaïe ; c’est en son Fils, le Christ, une communauté rassemblée en son nom que s’accomplit, patiemment dans le secret, chaque jour pour chacun de nous cette guérison, cette réconciliation qui est témoignage et annonce de Paix pour tous nos contemporains.
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- Écrit par Anne et Vincent (Aquitaine)
En écho à l’appel de Monseigneur Bertrand Lacombe invitant notre groupe à participer au Festival des Familles les 12 et 13 octobre à Bordeaux, nous avons répondu présents. Nous étions 12 le samedi : Jacques, Claire, Sylvie, Christiane, Teresa, Geneviève de Bayonne et Pau, Monique, Marie-Marthe, Armelle, Geneviève et nous-mêmes de Bordeaux. Nous avons également fait la connaissance de Claire qui va nous rejoindre à la prochaine récollection prévue à Belloc. Monseigneur Lacombe est un des évêques auxiliaires du diocèse, ayant en charge notamment la Pastorale Familiale. Il était venu en début d’année prêcher une récollection. Ce festival a été organisé par la Pastorale des Familles, associant une soixantaine de mouvements.
Du ludique, des échanges, de l’information, des conférences, c’était l’occasion pour les familles girondines de prendre du temps pour elles. Le festival a proposé une grande diversité d’activités et de rencontres. Parmi elles, le Village des Familles était situé le samedi dans un lieu public en plein centre de Bordeaux.
Le Village des Familles regroupait 6 pôles : couple, écologie intégrale, écoute et accompagnement, éducation, jeunesse, ressourcement. Nous étions dans le pôle « écoute et accompagnement » avec d’autres associations, mouvements et services diocésains qui soutiennent les différentes situations de la vie. Nous nous sommes relayés tout l’après-midi par groupe de 2 pour «tenir» le stand et accueillir les personnes qui s’arrêtaient pour un temps d’échange. Pendant ce temps, les autres faisaient le tour des autres pôles, papotaient pour échanger des nouvelles, se doraient au soleil car en effet, le beau temps était avec nous. Christiane a accueilli une jeune femme, mariée depuis 2006 et séparée depuis deux ans avec son mari. Ils sont parents deux de garçons. Ce que nous vivons à la Communion fait écho en elle...notamment la fidélité, se reconstruire...
Il y avait beaucoup de familles avec des jeunes enfants, des ados et des jeunes qui couraient partout, un mur d’escalade, un stand de la Procure (notre livre y était en vente) et un autre d’artisanat monastique.
Une tente « spi » permettait de suivre un temps de prière, s’arrêter pour un moment d’adoration, se confesser. Plusieurs prêtres étaient présents ainsi que Messeigneurs Bertrand Lacombe et Jean-Marie Le Vert (qui avait prêché une récollection en Bretagne). Ce Village des Familles avait pour objectif de donner de la visibilité, de faire connaître les différents mouvements et de favoriser une dynamique missionnaire. Nous avons mieux fait connaître la Communion auprès d’autres mouvements, de prêtres notamment notre invitation à continuer à vivre la fidélité, malgré la rupture conjugale. Des personnes faisant partie d’Alliance Chrétienne, la Pastorale des divorcés remariés ou en nouvelle union, l’Officialité en charge de faire la vérité sur les demandes de nullité de mariage, ont situé leurs propos en évoquant la primauté du sacrement de mariage et la fidélité plus forte que les sentiments amoureux fluctuants.
Les Bayonnais sont rentrés chez eux le soir, Christiane chez ses amis, Teresa et Geneviève (de L) dormaient chez moi (Anne). Le lendemain Teresa, Geneviève et moi sommes allé écouter la conférence « et Dieu créa le sexe » de Emmanuel et Marie-Gabrielle Ménager qui ont parlé du beau projet de Dieu pour l’amour humain, de la relation homme/femme mise en parallèle avec la relation Jésus/Eglise ; cela rappelait l’enseignement de notre conseiller spirituel général lors de la retraite 2018 sur la théologie du corps.
Puis nous nous sommes retrouvés avec Marie Marthe et Claire pour un pique-nique sur les allées de Tourny. A notre tablée, nous n’étions pas qu’en entre nous, assis à coté de jeunes parents venus avec leurs filles, un couple en charge d’Alpha Couple...Monseigneur Bertrand Lacombe nous a remercié pour notre participation visible à ce festival. Ce pique-nique fut suivi de la messe dominicale à la cathédrale Saint-André de Bordeaux, où nous avons retrouvé Geneviève (M), pour clôturer ce week-end riche de rencontres, d’échanges, de nouvelles partagées entre frères et sœurs.
Anne et Vincent (Aquitaine) Le 14 octobre 2019
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- Écrit par Claire (Bassussarry)
Cette année, notre week-end d'amitié était particulier. D'une part il était un peu précoce par rapport à l’habitude... D'autre part il était couplé à une journée passée à Belloc, le samedi.
En effet, dans la droite ligne de l'exhortation Amoris Laetitia et de la visite d'une délégation de la Communion à notre pape François, nous avons entendu l'appel à nous tourner vers l'extérieur, vers les blessés de la séparation et du divorce.
En lien avec la Pastorale familiale diocésaine, nous avons invité largement dans le diocèse les "séparés, divorcés vivant seuls" à une journée de réflexion et de partage à l'abbaye de Belloc. Et l'idée nous est venue d'encadrer cette journée par notre week-end d'amitié rituel, de façon que le groupe assure l'accueil, l'écoute et l'animation de la journée.
Le samedi matin, sept personnes venant de paroisses différentes (Hendaye, Saint-Jean-de-Luz, Bidart, Bayonne) nous ont rejoints pour vivre cette journée avec nous.
Nous avions sollicité l’abbé Lionel Landart, curé de la paroisse de Saint-Jean-de-Luz, ancien responsable de la pastorale familiale et ancien vicaire général pour animer notre réflexion.
Jacques et Teresa ont accueilli tous les participants de façon très ouverte, disant ce qu'est la Communion et donnant bien l'objectif de la journée qui était de permettre à chacun de s'exprimer, d'échanger et de réfléchir à son propre chemin. L’abbé Landart nous a aidés à approfondir nos situations à partir de textes d'Évangile bien connus :
Nicodème, la Samaritaine, la femme adultère et l'aveugle né. A travers ces rencontres de Jésus, il nous a appelés à sortir d'une loi qui enferme et condamne pour entrer dans un Logos1 qui libère, à la suite de Jésus.
Il a parlé de la famille, de notre famille comme d'une œuvre artisanale et personnalisée qui peut, avec Jésus, devenir une œuvre d'art, malgré ses blessures et ses souffrances. Le fondamental est en effet que, dans ma vie telle qu'elle est, je rencontre Dieu qui m'aime comme je suis. L'idéal est d'accéder à la Vérité (Jésus) et de passer d'un amour à un autre Amour (Jésus).
A 11h45 nous avons rejoint les moines et les moniales pour célébrer avec eux l'eucharistie. Les textes du jour nous allaient droit au cœur puisqu'avec le psalmiste nous avons chanté : « Tu veux la fidélité, Seigneur, non le sacrifice». Quant à l'Évangile, il mettait dans la bouche de Jésus la parabole du pharisien et du publicain, et le chant de communion nous invitait à répéter pendant de longues minutes : « Qui s’élève sera abaissé, qui s'abaisse sera élevé... »
Pour le déjeuner, nous avons disposé des tables à l'extérieur, sous un soleil radieux et avons partagé joyeusement nos pique-niques. Pendant ce temps de détente, nous étions invités à choisir deux thèmes pour l'après-midi parmi les trois ateliers proposés :
- "Les enfants dans la séparation" et "Amour et vérité dans la famille", animé par Teresa et Christiane ;
- "Le sacrement de mariage" et "Quelle est ma place dans l'Eglise ?", avec Jacques, Geneviève Mounié et l’abbé Landart ;
- "Est-il possible de rester fidèle ? " et "Comment pardonner ?", avec Vincent et moi-même.
A 14h, nous avons pris place dans nos groupes de partage et durant une heure, après avoir écouté deux petits témoignages de cinq minutes, nous avons échangé. Il en a été de même à partir de 15h30 après une petite pause.
A 16h30, chacun a pris la parole brièvement pour exprimer ce qu'il retenait de la journée puis, après un petit temps de prière, nous nous sommes séparés.
Notre week-end d'amitié s'est alors poursuivi entre nous, à Bassussarry. Nous étions tous heureux de ce moment en commun, d'avoir pu écouter des personnes partageant une expérience proche de la nôtre, d'avoir pu parfois les aider et prendre leurs coordonnées pour poursuivre un dialogue.
Durant le repas du soir nous avons pu donner nos impressions, dire nos joies, donner des idées d'amélioration mais nous étions unanimes : l’abbé Landa t avait rempli son rôle de façon magnifique : joyeux, à l’écoute, s'exprimant de façon simple et en même temps profonde. Deux questions demeurent : Comment toucher davantage de personnes ? Faut-il utiliser les réseaux sociaux ?
Le dimanche matin, nous avons choisi de nous joindre aux paroissiens de l’abbé Landart pour la célébration de 10h30. Bien entendu nous avons profité de ce petit voyage à Saint-Jean-de-Luz pour marcher le long de la plage et admirer le paysage sous le soleil.
Puis, retour à Bassussarry pour un dernier déjeuner. Les fées du logis se sont activées faisant en sorte que, quand chacun a repris la route, dans l'après-midi, ma maison était aussi bien rangée que si j'avais passé le week-end toute seule ! Merci les amies !
Au total, notre week-end nous a permis de vivre un temps familial, en groupe de la Communion, de nous donner des nouvelles des uns et des autres, et aussi de nous tourner vers l'extérieur, d'être à l' écoute de personnes blessées, souffrantes, d'entendre leur peine mais aussi leur foi et leur espérance.
Tout cela nous a profondément réjouis et nous avons décidé de récidiver l'an prochain, en joignant ainsi notre week-end familial et une journée partagée avec des personnes souffrant de la séparation.
Merci à tous, et surtout merci Seigneur pour ce beau week-end ! Claire (Bassussarry) – AQUITAINE
1 Logos : 1. Philosophie. Notamment pour les stoïciens, la raison en tant que divinité, source de toute pensée.
2. Théologie. Le Verbe de Dieu incarné.
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