en Bretagne
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- Écrit par groupe Bretagne
La CNDA était présente au Final de la Troménie de Marie les 10 et 11 septembre 2022 au sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray dans le département du Morbihan.
Vous vous demandez peut-être ce qu’est la Troménie de Marie ?
La Troménie de Marie a un lien de filiation avec le « M » de Marie, marche qui a eu lieu en France à l’été 2020 et qui a relié 5 sanctuaires mariaux formant un M sur la carte de France.
Troménie signifie le tour des lieux saints en breton.
Au cours de l’été 2022, une calèche, tirée par un cheval de trait breton et portant une grande statue de Notre-Dame de France, a fait le tour de la Bretagne. Partie de Nantes le samedi 18 juin, la Troménie s’est arrêtée dans plusieurs sanctuaires bretons pour arriver à Sainte- Anne d’Auray, étape finale, le vendredi 9 septembre.
Selon un itinéraire détaillé, chacun, chacune était invité à marcher à la suite de Marie et Jésus sur une ou plusieurs étapes du parcours long de 1100 km. 12 semaines de marche pour prier, rendre grâce, aller à la rencontre de l’autre et découvrir tout au long du parcours l’histoire de la foi bretonne, son patrimoine religieux, ses chapelles, ses sanctuaires et ses saints.
Chaque jour, une étape de 15 km pour rejoindre un village ou une paroisse ; au programme, la marche accompagnée de temps de prière et de silence, mais aussi des chants et des temps de louange et d’action de grâce, les veillées et les moments festifs offerts par l’accueil des paroisses visitées.
Cette Troménie de Marie s’est achevée par un final magnifique organisé au sanctuaire de Sainte-Anne d’Auray dans le diocèse de Vannes, les samedi 10 et dimanche 11 septembre. Dans ce village de Keranna, la grand-mère de Jésus est apparue à Yvon Nicolazic en 1623 et lui a demandé qu’en ce lieu elle soit honorée. Depuis 400 ans, le peuple chrétien vient prier la grand-mère et lui demander de veiller sur les familles, enfants, petits-enfants, grands-parents et les couples en attente d’enfants,
« Sainte Anne, Mère de Marie, conduis-nous à Jésus »
(extrait de la prière à sainte Anne).
Une superbe ambiance pendant ces deux jours avec processions, célébrations, veillées, témoignages et prières, costumes et bannières, chants et musique.
Avec Marie-Thérèse et Yves, nous avons assisté, le samedi matin, à la messe présidée par le Père Recteur Gwenaël Maurey.
L’après-midi, les hommages se sont succédé : hommage à Notre-Dame du monde paysan et celui des gens de la mer suivi des vêpres, de la procession du Saint Sacrement et de la bénédiction des malades et des personnes handicapées.
Le soir, une procession aux flambeaux et la veillée au cours de laquelle toute l’assemblée a prié pour les prêtres présents et tous les parents de prêtres en rendant grâce à Dieu par de magnifiques chants de la chorale exceptionnelle de Vannes ! Lors de cette veillée, il a été proposé de s’engager à prier pour un prêtre pendant une année.
Les fidèles se sont relayés pour l’adoration nocturne du Saint-Sacrement et la matinée du dimanche a débuté avec la procession conduite par Mgr Centène, évêque de Vannes.
À 11h, la grand-messe pontificale, nous étions sur le parvis tellement il y avait de monde dans la basilique ! À 14h, c’était l’hommage à Notre-Dame des familles et des célibataires avec l’intervention du Père Arnauld Calonne, prêtre référent de la Pastorale Familiale pour le diocèse de Vannes, le témoignage de jeunes, de couples mariés, de grands-parents, un hommage ponctué d’intentions de prière dont l’une avait été confiée à la CNDA et lue par Marie-Thérèse. Le Final s’est achevé par la cérémonie des vêpres puis le Salut du Saint Sacrement et l’Envoi.
Durant ces deux jours, nous avons monté le stand de la CNDA sur le parvis de la basilique, le kakémono n’a pas laissé le pèlerin ou le visiteur indifférent ; les Morbihannais présents : Simone dont c’était le 46e anniversaire de mariage, Marie-Thérèse, Véronique, Christine et Yves se sont relayés pour accueillir les personnes qui ont découvert la Communion. Accueil, écoute, témoignages, remise de flyers avec coordonnées de responsables à contacter, invitation à consulter le site, à lire la prière des foyers. De nombreuses personnes, dans une grande diversité de situation et d’état de vie, sont venues en toute simplicité nous dire combien notre spiritualité les touche. Des contacts ont été établis pour donner suite aux diverses demandes déposées durant ce Final.
Les membres de la CNDA présents sur le stand, Michelle, Yves, Véronique et Marie-Thérèse du groupe Bretagne ainsi que Christine et Pauline de Paris.
Aux organisateurs de la Troménie, il a fallu du courage, une foi nourrie et l’espérance chevillée au corps pour se lancer dans une telle aventure. C’était la première édition et ils n’ont pas ménagé leurs efforts pendant les 18 mois de préparation puis tout au long du parcours. Merci à eux ainsi qu’aux 5000 marcheurs qui se sont relayés cet été sur les chemins de Bretagne depuis Nantes jusqu’à Sainte-Anne d’Auray.
Nous rendons grâce à la Sainte Famille et chantons :
« Sainte Anne, Ô Bonne Mère, vers toi montent nos chants, entends notre prière et bénis tes enfants ».
À bientôt sur les chemins de Bretagne !
Groupe Bretagne
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- Écrit par Remi et Claire (Bretagne)
Sainte Jeanne Jugan (15 oct . 1792 - 29 août 1879)
I – Commencements
Jeanne Jugan naît le 25 octobre 1792, dans une chaumière des environs de Cancale, petit port à 15 km de Saint Malo. Son père est pêcheur. Elle a une sœur de 7 ans et un frère de 18 mois. Deux enfants naîtront après elle.
Elle n’a pas 4 ans quand son père disparaît en mer. Dans la famille, déjà pauvre, la gêne s’installe. La mère de famille doit faire des journées à l’extérieur pour nourrir sa nichée.
Nous sommes en pleine révolution. Les prêtres « réfractaires », c’est - à - dire fidèles au Pape, doivent s’exil er ou se cacher. Chez les Cancalais à la foi solide, ce sont les mères de famille et les femmes de leur entourage qui font le catéchisme aux enfants. Jeanne apprend aussi à filer la laine et le chanvre, tricoter des vêtements chauds et dire son chapelet. Elle apprend à lire, écrire et compter mais son instruction n’ira pas plus loin.
Vers quinze ou seize ans, elle est embauchée comme aide - cuisinière à la malouinière de la Mettrie, non loin de chez elle. Avec sa patronne, elle secourt les pauvres qui sont n ombreux à cette époque où on sort de la révolution et où il n’y a pas d’aide sociale de l’Etat. Elle accueille les mendiants et leur donne les restes de la cuisine. Jeanne devient une jeune femme. Elle est remarquée par un jeune marin de Cancale qui la demande en mariage. Elle le prie d’attendre.
A cette époque, il y a un grand réveil religieux. En 1816, Jeanne suit assidûment les exercices, sermons et assemblées de prière de la maison paroissiale de Cancale.
A son prétendant qui se manifeste de nouveau, elle ne laisse aucun espoir. Elle vivra dans le célibat, Dieu l’appelle à son service. Elle dit à sa mère : « Dieu me veut pour Lui. Il me garde pour une œuvre qui n’est pas connue, pour une œuvre qui n’est pas encore fondée. »
II – Saint - Servan
En 1817, Jeanne âgée de 25 ans, quitte Cancale. Elle part pour la petite ville de Saint - Servan . Elle va travailler à l’hôpital du Rosais, tenu par un petit groupe de Sœurs de la Sagesse. L’hôpital est surpeuplé, le travail rude et pénible, les rations alimentaires souvent insuffisantes. Elle y restera six ans. Elle participe à une autre mission paroissiale, tenue par les jésuites, puis elle entre dans le tiers - ordre fondé par saint Jean Eudes, la « Société du Cœur de la Mère Admirable ». Les membres de ce tiers - ordre menaient une sorte de vie religieuse à la maison. « D’une charité tendre et active, ils aiment les pauvres, les simples, parce que Jésus - Christ et la Sainte Vierge les ont aimés ».
Au bout de six ans, Jeanne, épuisée, doit quitter le Rosais. Elle est engagée comme servante chez Mlle Lecoq qui la soigne et lui interdit les travaux pénibles. Jeanne se rétablit. Ensemble, elles font le catéchisme et secourent les pauvres.
Douze ans après, Mlle Lecoq tombe malade à son tour. Jeanne la soigne et lui ferme les yeux. Sa maîtresse et amie lui lègue en mourant son logement et quelques économies. Nous sommes en 1835, Jeanne a 43 ans. Elle s’engage comme femme de ménage chez plusieurs personnes des environs.
Elle se lie d’amitié avec Fanchon Aubert, beaucoup plus âgée qu’elle. Elles décident de louer ensemble un appartement, rue du Centre , près de l’église. Fanchon file la laine et le chanvre. Jeanne travaille au dehors. On leur confie une orpheline de 17 ans, Virginie Trédaniel, qui est couturière. Elle s’adapte très bien à l’existence priante de ses deux aînées.
Les premières femmes âgées - les débuts de l’œuvre
Vers la fin de1839, Jeanne amène à la maison une vieille femme, aveugle et infirme, Anne Chauvin. La sœur d’Anne, qui s’occupait d’elle, est tombée malade et vient d’être hospitalisée et Anne se trouvait sans secours. Jeanne la porte sur son dos pour lui f aire gravir l’escalier qui mène à l’appartement et lui donne son propre lit. Elle-même ira dormir au grenier. Peu après, une autre vieille femme, Isabelle Coeuru, vient rejoindre Anne Chauvin. Cette fois, c’est Virginie qui donne son lit et va dormir au grenier. Elles sont trois à travailler pour faire vivre cinq personnes, dont deux âgées et malades. Parfois, le soir, après le travail, il faut veiller pour le raccommodage et la lessive.
Virginie a une amie à peu près de son âge, Marie Jamet, qui demeure chez ses parents et aide sa mère qui tient un petit commerce. Elle aime venir rue du Centre où elle passe tous ses moments libres. Marie et Virginie savent que Jeanne appartient au tiers-ordre du Cœur de Marie. Elles-mêmes ne pensent pas y entrer, n’ayant pas 25 ans, mais elles décident de se donner une règle de vie. Jeanne leur indique l’essentiel du règlement des tertiaires. Les deux amis en parlent à un jeune vicaire, l’abbé Le Pailleur, qui approuve leur règle et fait la connaissance de Jeanne. Il approuve son entreprise un peu folle et est prêt à l’aider.
En décembre, le petit logement, déjà bien plein, accueille une sixième personne, Madeleine Bourges, 27 ans, très malade, qui veut se faire soigner par Jeanne et lui donner son petit avoir pour ses pauvres. Jeanne la soigne, elle guérit. Elle retourne habiter la chambre que ses maîtres lui ont laissée pour reconnaître son bon travail (elle est blanchisseuse), mais revient souvent rue du Centre pour y rendre tous les services qu’elle peut.
Ainsi, un petit groupe s’est formé, qui ne se séparera plus, et qui est l’embryon de la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres.
III – L’œuvre grandit.
Jeanne est hantée par la misère de tant d’autres vieillards qui restent dehors ! Mais le logement est plein. Les associées décident de changer de maison en 1841. Un ancien cabaret, avec une grande salle, est à louer rue de la Fontaine, tout près de la rue du Centre. L’affaire est conclue. Jeanne, Fanchon, Virginie et les deux vieilles femmes vont s’installer dans le « Grand-En-Bas ». Le jour même, quatre autres vieilles viennent les rejoindre. Un mois plus tard, il y en a douze. Le logement est plein à nouveau. On est obligé de refuser des demandes. Il va falloir une maison plus grande et plus commode. Un ancien couvent, la maison des Filles de La Croix, tout près de l’église, est en vente : est-ce possible de l’acquérir ? – Oui, si les pauvres en ont besoin – Jeanne donne toutes ses économies et se met à solliciter la générosité des habitants de Saint-Servan et Saint-Malo. L’abbé Le Pailleur et une commerçante amie de Jeanne font l’acquisition de l’ancien couvent au nom de l’association. Le 29 mai 1842, après les Vêpres, l’association se réunit. Jeanne est choisie comme supérieure. Les associées s’appelleront désormais « Servantes des Pauvres ».
Les pensionnaires donnent beaucoup de travail à Jeanne et ses compagnes. Elles ne peuvent plus travailler à l’extérieur. Alors Jeanne prend une décision qui coûte à sa fierté : elle mendiera pour ses pauvres, et à leur place : non seulement de l’argent, mais les restes des repas, des objets, des vêtements… Sa charité la rend éloquente . Elle touche les cœurs : on lui donne. Mais elle n’est pas toujours bien accueillie. Un jour, quelqu’un la gifle. Elle répond doucement : « Merci, ça c’est pour moi. Maintenant, donnez-moi pour mes pauvres, s’il vous plaît.» Un autre jour, elle persuade un vieil homme riche et avare, qui lui donne une bonne offrande. Elle y retourne le lendemain, il se fâche. Elle sourit : « mon bon monsieur, mes pauvres avaient faim hier, ils ont faim aujourd’hui, et demain ils auront encore faim… » Il donne de nouveau et promet de continuer.
Le linge vient à manquer. On installe dans la maison un autel, avec une statue de la Sainte Vierge, le peu de linge qui reste, et une pancarte : « Bonne Mère, voyez notre détresse, nous n’avons pas de linge pour changer vos enfants » . Dans les jours suivants, des personnes charitables déposent une bonne quantité de linge, et toute une pièce de toile.
Pendant l’hiver 1842, le premier homme, un marin dans la misère est accueilli à la maison. Il sera suivi de plusieurs autres.
Pendant ce temps, la communauté s’organise. Jeanne est réélue supérieure. Virginie, Marie et Madeleine font vœu d’obéissance et de chasteté, pour un an, renouvelable (ce dernier vœu, Jeanne l’a fait depuis longtemps). Un peu plus tard, toutes les quatre feront les vœux de pauvreté et d’hospitalité. Elles prennent un nom de religion : Jeanne devient Sœur Marie-de-la-Croix. Elles deviennent « les Sœurs des Pauvres ».
Elles portent des vêtements à la mode du pays, de couleur noire ou brune.Comme toutes les femmes d’humble condition elles portent le bonnet, coiffe blanche, ronde, attachée par un ruban sous le menton. Elles ont sur elles un crucifix. Pour sortir, elles s’enveloppent dans une grande cape à capuchon, comme les veuves du pays de Saint-Servan. Elles se couperont les cheveux et mettront un bandeau blanc sous le bonnet.
Deux semaines après l’élection, l’abbé Le Pailleur « casse » l’élection et désigne comme supérieure Marie Jamet, qui a 23 ans. Il s’institue lui-même supérieur général. Les sœurs s’inclinent… En ville, on ignore ce changement, et Jeanne est toujours considérée comme la supérieure et organisatrice de l’œuvre. Elle a 51 ans, une longue expérience, et beaucoup de Servannais lui vouent une profonde admiration.
Des amis de Jeanne pensent à elles pour le « Prix Montgon », prix décerné par l’Académie française à un « Français pauvre qui a fait l’action la plus vertueuse ». On fait une enquête, puis un mémoire. En 1845, Jeanne reçoit le prix, qui lui permet de faire agrandir la maison de la Croix et d’accueillir un plus grand nombre de vieillards.
Maintenant, son œuvre est connue à Paris et dans toute la Bretagne. Jeanne continue à quêter. Elle ouvre un asile à Rennes, un autre à Dinan. Des jeunes filles, attirées par la charité, la spiritualité et la joie des Sœurs, rejoignent la communauté.
Puis c’est au tour de Nantes où on appelle les nouvelles arrivées « les Petites Sœurs ». Ce nom leur restera.
Puis c’est Tours, Angers, Paris, Besançon. Elles sont maintenant 80 sœurs, qui s’occupent de 500 à 600 vieillards.
Un écrivain anglais, Dickens , est très favorablement impressionné par la maison des Petites Sœurs à Paris. Il aidera à une fondation en Angleterre. Ensuite, c’est Bordeaux, Rouen, Nancy. En 1851, il y a 300 sœurs et 15 maisons, qui abritent 1500 vieillards. On cherche où établir la maison-mère et le noviciat. Le domaine de La Piletière, à la périphérie de Rennes, est à vendre. On en fait l’acquisition.
Il devient urgent de mettre au point un texte de constitution, pour qu’il soit approuvé officiellement. Le texte est rédigé par le Père Massot, des frères de saint Jean-de-Dieu, qui connaît bien Jeanne, et l’abbé Le Pailleur. Le texte est approuvé par l’évêque de Rennes, le 29 mai 1852. Dès lors, la famille des Petites-Sœurs-des-Pauvres est dans l’Eglise une véritable congrégation religieuse.
L’approbation de l’évêque fait officiellement de l’abbé Le Pailleur le supérieur général. La notoriété de Jeanne risque de lui porter ombrage. Aussitôt il prend une décision : il appelle Jeanne à la maison-mère. Elle ne quêtera plus, elle n’aura plus de relations suivies avec les bienfaiteurs. Elle vivra cachée à La Piletière. Jeanne obéit, elle restera à la Maison-Mère 27 années, jusqu’à sa mort.
IV – Recueillement
Jeanne Jugan, appelée désormais Sœur Marie-de-la-Croix, s’enfonce dans l’humilité. Elle dira un jour aux postulantes : « nous avons été greffées dans la Croix ». Elle est chargée de diriger le travail manuel des postulantes. Bonne et douce, elle se fait aimer de toutes.
En 1854, le Pape Pie IX approuve la congrégation des Petites Sœurs des Pauvres. L’œuvre grandit toujours. Les postulantes deviennent de plus en plus nombreuses . Ce sera le domaine de La Tour-Saint-Joseph, à Saint- Pern, près de Bécherel, qui abritera la maison-mère et le noviciat. Jeanne part avec les postulantes et les novices .
A l’occasion, Sœur Marie-de-la-Croix aide la Mère-maîtresse et la Sœur sous-maîtresse du noviciat. Elle vit toute cachée.
La congrégation continue sa croissance rapide : l’Espagne, l’Afrique du nord, l’Irlande, l’Amérique, l’Italie. Jeanne porte tout cela dans la prière. Elle apprend aux jeunes sœurs comment être avec les vieillards : « Rendre les pauvres heureux, c’est tout…Ne pas faire de misères à un pauvre vieillard. Il faut les gâter tant qu’on peut. Travaillez pour Dieu seul. Aimez bien le Bon Dieu. Il est si bon le Bon Dieu ! Soyez bien petites, soyez bien humbles. »
Une seule fois, on l’appelle au conseil. Les pouvoirs publics enquêtent sur les moyens d’existence de la Congrégation. Après s’être excusée (« je ne suis qu’une pauvre fille ») elle donne fermement son avis : il faut continuer à n’accepter aucun revenu fixe, à dépendre de la charité. C’est cette orientation qui prévaut.
Les deux dernières années, elle devient presque aveugle. Elle veille sur sa famille religieuse en une prière continuelle.
Le 1er mars1879, le pape approuve de nouveau les institutions des Petites Sœurs des Pauvres.
Le 29 août 1879, elle s’éteint doucement, après ces dernières paroles : « Père éternel, ouvrez vos portes aujourd’hui à la plus misérable de vos petites filles, mais qui a si grande envie de vous voir… Ô Marie, ma bonne Mère, venez à moi. Vous savez que je vous aime et que j’ai bien envie de vous voir ! »
Jeanne continue, du haut du ciel, à veiller sur sa congrégation. Les nombreux témoignages de personnes qui l’avaient bien connue la sortiront de l’oubli.
Elle est béatifiée par le Pape Jean-Paul II le 3 octobre 1982, et canonisée par le Pape Benoît XVI le 11 octobre 2009.
Elle repose maintenant dans la crypte de la chapelle de la Maison-Mère des Petites Sœurs des Pauvres, la Tour-Saint-Joseph, à Saint-Pern.
Sainte Jeanne Jugan, priez pour nous !
Remi (Saint Fré gant) et Claire (Saint-Malo) – BRETAGNE
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- Écrit par Chantal
Signification du passage de la Porte sainte et l’un de ses bénéfices : l’indulgence plénière
Une sœur nous transmet un enseignement entendu dans son groupe de prière :
Qu’est-ce que l’indulgence plénière ? C’est la réparation dans nos vies du désordre provoqué par le péché, désordre qui subsiste même après le pardon reçu au sacrement de réconciliation. Je pense à certaines de nos familles séparées. Famille Chrétienne donnait une excellente image :
« Un adolescent rebelle se met en colère contre son père. Il entre dans son bureau et, dans sa fureur, vide la poubelle sur le sol, renverse la bibliothèque et s’en va en claquant la porte. Pris de remords, le fils revient peu après et demande pardon à son père. Celui-ci le prend dans ses bras et lui pardonne son acte. La réconciliation est réalisée. Reste que le bureau demeure complètement sens dessus dessous ! Le pardon du père correspond au sacrement de réconciliation. La « remise en ordre du bureau » relève de la pénitence, c’est-à-dire de la réparation du désordre provoqué par le péché, désordre qui subsiste même après le pardon.
Pendant que le père et le fils s’étreignent dans ce geste de pardon, la maman se met à ranger le bureau. C’est ainsi que l’Eglise, puisant dans les richesses infinies de la Passion du Christ, vient réparer les conséquences temporelles du péché grâce aux indulgences. Grâce aux indulgences, Dieu enraye la contamination dévastatrice du mal. »
Pour recevoir l’indulgence plénière lors de cette Année sainte, l’Eglise demande :
1. Un désir profond de véritable conversion
2. Un pèlerinage dans une église jubilaire, avec une méditation sur la miséricorde, le passage de la Porte sainte, la récitation du Credo, et la prière pour le Saint-
Père et à ses intentions
3. Le sacrement de la réconciliation, reçu dans les jours qui précèdent ou qui suivent
4. La participation à l’Eucharistie
5. L’accomplissement d’une ou de plu- sieurs œuvres de miséricorde, corporelles ou spirituelles...
Voici des passages de l’Evangile à relire où la compassion s’exprime : Le bon Samaritain, Luc 10, 29-37 - « Un Samaritain le vit et fut pris de
pitié. Il s’approcha, banda ses plaies... »
Le fils de la veuve de Naïm, Luc 7, 11-17 - « Le Seigneur fut saisi de compassion pour elle, et lui dit : « Ne pleure pas ». Il s’approcha et toucha le cercueil... »
La résurrection de Lazare, Jean 11, 1-45 - « Lorsqu’il la vit pleurer, Jésus frémit en son esprit et se troubla. Il dit « Où l’avez-vous mis ?». Ils lui dirent « Seigneur, viens et vois ». Jésus pleura.
Les trois paraboles de la miséricorde, dont le fils prodigue (Luc 15) -
« Tandis qu’il était encore loin, son père l’aperçut et fut pris de pitié. Il courut se jeter à son cou et l’embrassa tendrement »
L’aveugle de Jéricho, Luc 18, 35-43 - « Lui criait de plus belle : « Fils de David, aie pitié de moi ! » Jésus s’arrêta et ordonna de le lui amener. Quand il fut près, il lui demanda : « Que veux-tu que je fasse pour toi ? »
Chantal (Saint-Lormel) – BRETAGNE
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