Organiser une récollection découverte, c’est une intuition d’Etienne Delobel, responsable avec Françoise Leroux du groupe Flandre - Artois.
Petit à petit, l’idée prend forme.
Nous réservons la maison diocésaine « les Tourelles » à Condette, sur la côte d’Opale dans le Pas-de-Calais.
Des modèles d’affiches et de courriers nous parviennent de nos frères et sœurs de Normandie.
Les modérateurs se lancent dans une recherche tenace du prédicateur et c’est le Père Michel Martin-Prével qui est choisi, tout se met en place, Dieu est là. Nous n’avons plus qu’à suivre le mouvement et faire confiance. C’est une bonne occasion pour montrer notre existence auprès de nos évêques, des pastorales familiales, de nos prêtres. Et tout le monde joue le jeu de l’information.
Incroyable ! La paix reste présente. Le Père Michel Martin-Prével arrive à Lesquin. Six membres de notre groupe et dix personnes extérieures s’inscrivent, « des regardants » complètent l’ensemble. Marie Lagente, notre modératrice, nous accompagne. Etienne sera le chauffeur du Père et des « trois Lilloises ». Tout le monde vient avec une collation.
La découverte de ces dix nouveaux participants est intéressante : tous sont originaires du Pas-de-Calais, trois sont en villégiature. Un jeune homme de 38 ans et une jeune femme de 42 ans viennent rajeunir la moyenne d’âge du groupe. De plus, nous accueillons Hélène, qui est membre du groupe de Montmartre et vient souvent au Touquet.
L’annonce en fin de messe de notre récollection découverte, l’insertion dans les feuilles paroissiales, l’insistance de certains prêtres ont contribué à la venue des « nouveaux ».
Deo gratias, l’enseignement du Père Michel est concret, très humain, il a l’expérience d’époux devenu veuf, de père et grand-père, et surtout son regard de prêtre. Nous sommes conquis. Avec « Marie, qui défait les nœuds », nous abandonnons nos misères.
Trois membres témoignent de leurs chemins de vie qui résonnent fortement en nous, et nous aident à avancer.
Maintenant, nous espérons que ce temps de grâce se prolonge. Nous confions à Dieu nos vies et restons confiants dans le chemin qu’il tracera pour chacun et pour le groupe Flandre – Artois.
Témoignage d’Evelyne à la récollection découverte de Flandre – Artois les 17 et 18 septembre 2022
Fin juillet 2022, Françoise ma bien-aimée co-responsable du groupe me téléphone. Lors de notre échange elle me demande si je veux bien témoigner au cours de la récollection-découverte qui aura lieu en septembre. Elle me dit d’y réfléchir et de donner ma réponse assez rapidement.
Témoigner, quelle responsabilité ! J'ai soixante-dix ans : que choisir de ma vie ? Aucun souci, quoique je dise, c'est le Seigneur qui viendra toucher votre cœur comme Il le voudra.
Je suis divorcée depuis quarante-et-un ans. J'ai deux fils et deux petits-enfants que je ne vois pas. Je vis seule.
C’est avec la Communion qu’a eu lieu ma première renaissance. Le Seigneur écrit droit avec des lignes courbes !
En 1994, quatorze ans après ma séparation, le Seigneur a voulu que je rencontre Michel Hermant, veuf très engagé, qui est devenu prêtre trois ans après.
Lors d'un déjeuner je lui dis : « Je sais maintenant que celui que j'épouserai sera chrétien ! »
Il y avait plus de vingt ans que je ne fréquentais plus du tout l’église, depuis mon mariage en fait. En me mariant, j'étais partie vivre à cinq cents kms de chez mes parents. Finalement j'avais perdu tout lien qui m’aurait permis d'aller à un mariage ou un enterrement ou un baptême. Et me confesser, n'en parlons pas !
Ma foi était bien présente mais endormie.
Et Michel me répond : « Et pourquoi ? »
Je lui réponds : « Parce que je sais qu'il aura les valeurs que je cherche chez un homme ! »
Et lui tout de go : « Mais vous étiez mariés à l’église ? »
« Oui et alors ? »
« Alors vous êtes toujours mariée à votre mari, unis à jamais par le sacrement du mariage ! »
« Et alors ? »
« Tant que votre époux est vivant il est toujours votre mari sacramentellement, et vous ne pouvez en épouser un autre ni veuf, ni célibataire, ni quoi que ce soit. Vous seriez en situation d'adultère et lui aussi ! »
« Ben alors ??? »
« Alors vous devez rester seule, sans concubin, sans relations charnelles avec qui que ce soit. Vous êtes toujours mariée sacramentellement même si vous ne l'êtes plus pour l'état civil ! »
« Mais n'oubliez pas, Évelyne, quoique vous fassiez Dieu vous aime ! Si vous saviez le don de Dieu ! »
Cette phrase très importante m'a accompagnée et bercée pendant tout le mois qui a suivi où je revoyais Michel.
Moi, si coquette, en attente encore d'un prince charmant qui m'aimerait et que j'aimerai !
Moi, si loin de l’Église et de Dieu, je dis et redis aujourd'hui que le ciel m'est tombé sur la tête pendant un mois. Peut-être le plus terrible de ma vie. Je ne faisais que penser à ce que Michel m'avait révélé. Ce n'était pas possible ! Je voulais revivre une histoire d'amour ! J'avais quarante-et-un ans. Mais le Seigneur était là. Il ne m'a pas lâchée durant tout ce mois. Ma foi était toujours vive même si elle était enfouie : j'ai revécu mon enfance, mon adolescence, mon mariage, toutes périodes où le Seigneur avait toujours été présent dans mon cœur, dans ma vie. Le Seigneur est tellement bon !
Voyant mon déchirement réel et sincère au bout de ce mois alors que je partageais un repas avec Michel, il me dit : « Votre mari est toujours votre mari ! »
Je lui dis : « A jamais ? Pour l'éternité ? »
« Oui, il sera toujours votre mari par votre union sacramentelle ! »
Alors cette phrase fit sûrement l'effet que le Seigneur escomptait.
Mon mari s'était remarié, avait eu un autre fils, et vivait très heureux.
Donc il était toujours mon mari, même pour sa deuxième femme ! Jamais elle ne pourrait me ravir cette place unique ! Dieu nous avait unis, et Il scellait à jamais cette union pour l’éternité !
Cette phrase a eu un effet immédiat : celui de dire oui à Dieu, de rester fidèle et d'honorer cette parole, ma parole, que j'avais donnée à Dieu le jour de mon mariage. C'était une libération. C'était clair.
J'étais toujours unie à mon époux par mon mariage devant Dieu, tellement présent et à jamais !
Très vite, dans les jours qui ont suivi, j'ai abandonné ma coquetterie, les bijoux que je portais. Une grâce de détachement a commencé en moi très doucement mais sûrement.
Trois mois plus tard, alors que je passais avec mon fils cadet des vacances dans un camping, à Dun-sur-Meuse, j'ai reçu dans cette caravane, la révélation de la présence de Dieu par l’intermédiaire d’Élisabeth de la Trinité. Élisabeth ne m'a jamais quittée depuis et s'est manifestée à maintes reprises à moi, alors que j'étais bien triste, et que je l'oubliais totalement. C'est mon divin chaperon jusqu'à ce jour !
Je voudrais dire que depuis vingt-huit ans maintenant, depuis ma première renaissance, Jésus s'est montré très présent, très prévenant et plein d'amour alors que j'ai vécu les moments les plus terribles qui soient, et sur tous les plans !
C'est un chemin d'amour, de croyance, de persévérance dans la prière et les sacrements.
Il y a huit ou dix ans, alors que j'écoutais, chez les Clarisses, un commentaire d’évangile bien connu de moi pourtant, j'ai été prise d'une grande émotion. Comme Pierre, à qui Jésus demanda par trois fois s'il l'aimait, j'ai réalisé que, durant ce mois que j'avais vécu, Jésus lui aussi me demandait à ce moment-là sans se lasser : « Évelyne, est-ce que tu m'aimes ? »
Être attentif aux signes : le Seigneur nous en donne sans cesse. Il faut seulement prendre le temps de s'arrêter et de les voir tout simplement, et de rendre grâce. Ça, on oublie souvent !
Et en 2009, il y a treize ans, Jésus est encore venu à moi, toujours avec beaucoup de prévenance, pour m'accompagner et rejoindre tous ceux qui en font partie, à la Communion Notre-Dame de l'Alliance !
Bien à vous
Évelyne