En l’église Notre-Dame-du-Rosaire à Rangueil près de Toulouse a été organisée une veillée de prière pour la vie avec exposition du Saint Sacrement.
A l’appel des pastorales de la famille et de la santé, j’ai été invité à témoigner sur cette blessure qu’est la séparation du couple. Voici le témoignage que j’ai donné :
« Avec Claude, mon épouse, nous nous sommes mariés, il y a bientôt 24 ans. Nous avons présenté à Dieu notre union et reçu le sacrement de mariage ; un mariage pour toujours.
Nous étions heureux de cette vie conjugale et bâtissions notre foyer, pensant aussi à notre vie spirituelle, avec l'aide de l'Église. Cependant les difficultés de la vie quotidienne nous envahissaient, l'incompréhension s'installe entre nous.
Un jour de janvier 2007, la séparation eut soudain lieu et, peu de temps après, je découvre avec stupeur la demande en divorce. Quel séisme ! Que faire, alors que je pensais que, tous deux, me semblait-il, nous croyions au mariage pour toute la vie ? « Que l'homme ne sépare pas, ce que Dieu a uni »...
La Providence m’a conduit, peu de tempsaprès, à découvrir des hommes et des femmes qui ont fait le choix de vivre, malgré la séparation, de la grâce du sacrement de mariage. Dans la foi au Christ, ils prennent un chemin de fidélité, de pardon et d'espérance.
Quelle joie de ne pas me sentir seul dans cette épreuve et, plus encore, retrouver un sens à la vie ! Au sein de la Communion Notre-Dame de l'Alliance, ceux et celles qui sont confrontés à la même épreuve, traversent des accès de souffrance, de larmes... Humiliés, bafoués, rejetés, nous n'avons qu'une issue, c'est d'accepter cette crucifixion avec Jésus afin de participer, par la grâce, au mystère de la rédemption.
Il faut faire de notre échec une vocation, nous sommes appelés à un acte de foi dans la vérité qui est chemin de liberté. Dieu ne veut pas l'échec de notre couple mais devant cette réalité humaine, il nous fait une proposition en trois temps : reconnaître l'échec, l'accepter et en faire une offrande.
Voici un signe qui m'a bien surpris dans le déroulé des procédures. Nous avons été convoqués devant le Juge pour la demande en divorce, en date du 1er avril. Or, en cette année 2010, c'était le Jeudi Saint. Cela a déclenché en moi un nouvel approfondissement du sacrement de l'Eucharistie et de celui du mariage : deux sacrements de l'Alliance, qui sont bien proches. Cela a conforté ma foi : « Dieu demeure toujours fidèle ».
Ainsi j'ai le sentiment que la rupture de notre couple n'est qu'apparente; qu'en Dieu, très profondément, l’unité avec notre conjoint demeure, qu'Il est le garant à travers la grâce du sacrement de mariage et que, si nous y sommes fidèles, un jour, par Lui et en Lui, nous verrons cette unité pleinement réalisée. C'est pourquoi Il nous invite à vivre, dans notre cœur, la réconciliation avec notre conjoint et à aimer celui-ci jusqu'au bout, comme Lui, Jésus, a aimé l’Église jusqu'au bout.
Oui, le divorce est une plaie, mais le mariage chrétien est une force. Merci Seigneur de m'accompagner sur ce chemin de vie ; et je Vous confie Claude.
Merci, Seigneur, pour votre Église et ses ministres qui nous donnent les sacrements dont nous avons tant besoin. »
A suivi ce chant d’adoration : « Humblement dans le silence de mon cœur, je me donne à Toi, mon Seigneur » que je fus heureux de découvrir, tant les paroles reflètent mon sentiment.
Olivier (Tourouzelle) – Midi-Pyrénées