Les 19 et 20 septembre, les six frères et sœurs du groupe Normandie, ainsi que Jacqueline Quilici, première responsable de notre groupe, se sont réunis au Madrillet pour un temps d’amitié, de partage, de fraternité et de travail.
Normandie321Nous avions un premier rendez-vous le Samedi 19, chez Marie- Agnès pour préparer notre récollection ouverte de fin novembre à l’Abbaye de Saint-Martin de Juaye-Mondaye dans le Calvados, animée par le Père Antoine-Marie Berthaud.
Installés autour de la table à manger, nous avons mis sous plis les documents (lettre, dépliants et affiche) préparés par Jean-Marie et Marie-Agnès pour inviter les curés de paroisse des six diocèses normands.
Après ce travail et un rapide goûter, nous nous sommes rendus à la chapelle Sainte- Thérèse pour animer la messe de 18h30. Marie- Agnès a présenté la Communion au début de la messe et nous avons accompagné la liturgie avec Gilles, notre chanteur dont la prestation fut fort appréciée par les paroissiens.
Le Père Auguste Moanda, curé de la paroisse, a centré l’homélie du 25ème dimanche ordinaire sur les textes du jour. Les deux premiers nous invitaient à la sagesse qui vient d’en haut, pacifique et pleine de miséricorde face aux désordres du monde. Dans l’Evangile, Jésus annonçait sa mort et sa résurrection pendant que ses apôtres se disputaient la 1ère place dans son royaume. « Si quelqu’un veut être le premier, il doit être le dernier et le serviteur de tous ». Et « accueillir un enfant, c’est m’accueillir » dit Jésus. Voilà notre feuille de route de ce dimanche.


A la fin de la messe, Marie-Agnès invite les paroissiens en tout état de vie, célibataires, mariés, divorcés, religieux, (personne n’est exclu, dit-elle), qui le désirent à venir nous rejoindre le lendemain pour un repas partagé, et pour témoigner de leur vie et discuter “fidélité et engagement”.
Le 20 Septembre, après la célébration des deux messes du dimanche, animées de nouveau par Gilles et les membres de la Communion, Marie-Agnès a renouvelé l’invitation au repas partagé et au témoignage. Une dizaine de paroissiens sont venus nous rejoindre dans la grande salle paroissiale et chacun a apporté de succulentes choses, de l’entrée au dessert.
Une bonne bouteille de cidre de Normandie a servi d’apéritif et Marie-Agnès a présenté la Communion. Les autres membres se sont présentés et certains ont donné un petit témoignage de ce qui les faisait tenir dans la fidélité (foi en Dieu et amitié fraternelle au sein de la Communion). Puis Marie-Agnès a invité ceux qui le voulaient à témoigner sur l’engagement du mariage.
Une jeune fille prend la parole. Elle vient de finir ses études et se prépare à partir pendant un an avec une amie faire le tour du monde. Mais depuis quelques mois, elle fréquente un jeune homme et est intéressée de savoir quel intérêt il y a d’être fidèle à un absent. Le mariage, cette année, de ses deux sœurs va sans doute l’aider à y réfléchir. Mais la fidélité suppose une vie intérieure et spirituelle profonde.
Un couple marié depuis 62 ans accepte aussi de témoigner. Ils se sont rencontrés à la JOC (le mouvement était plus spirituel à l’époque disent-ils). Très différents de caractère, ils ont fait des concessions pour vivre ensemble. Leur foi profonde et leur désir de se donner aux autres les a beaucoup aidés. Le début de la retraite du mari a été un passage délicat pour se supporter toute la journée, mais ils ont toujours communiqué entre eux. Ils font des activités diverses mais ne se cachent rien. La vie de leurs enfants leur apporte joies et souffrances : un de leur fils est entré à la communauté Notre-Dame-de-Vie, à Venasque que Mgr d’Ornellas connaît bien. Un autre est actuellement en cours de séparation, une de leur fille n’a pas fait baptiser ses deux enfants bien que son mari soit, comme elle, issu d’une famille chrétienne. Et ce couple de 62 ans de vie ensemble concluait leur témoignage en disant : « la lecture du livre Séparés, divorcés, à cœur ouvert nous a fait beaucoup de bien ».
Deux sœurs de la communauté de Saint-Vincent-de-Paul, filles de la Charité étaient parmi nous. Elles vivent en communauté de quatre sœurs. Elles ne se sont pas choisies. Mais leur choix de vie commune au service des pauvres et à la prière les aide sûrement à surmonter les inévitables malentendus entre personnes de milieu, de caractère et d’âge différents et à vivre fidèlement leur vie religieuse. « C’était mieux en grande communauté a dit l’une d’elle, mais la clé de la vie communautaire c’est le dialogue ».
Deux femmes se trouvaient à côté de Gilles. L’une d’elle a parlé en disant « mon mari me frappait ». Elle l’a quitté après avoir élevé ses enfants et elle est restée seule pendant un temps. Puis, elle a fait une rencontre qui lui a permis d’être heureuse. Veuve depuis environ 1 an de ce second compagnon, elle va maintenant soigner son premier mari malade et lui rendre visite de temps en temps, ayant pitié de lui !
Normandie321 2En fin de repas, deux époux, amis de la Communion sont venus nous rejoindre pour échanger avec nous. Armande et Louis, c’est un couple fidèle. Armande a dit d’emblée : « quand j’ai vu Louis, j’ai dit c’est lui mon homme ». Elle parle beaucoup ; lui, écoute beaucoup et dit en souriant : « si vous lui donnez la parole, elle la garde » ! En fait ils dialoguent beaucoup ensemble. Ce sont aussi des priants en groupe, mais également tous les deux chez eux. Ils me font penser à ce que disait sainte Thérèse-de-l’Enfant-Jésus de ses parents Louis (tiens !) et Zélie Martin, ils sont plus proches du Ciel que de la terre ! Armande et Louis viennent toujours nous rendre visite durant nos journées d’amitié à Saint-Etienne-du-Rouvray et Armande a toujours des petits cadeaux à nous offrir : tableaux peints par elle, images de grands peintres. Cette fois ci elle nous a en plus fait tirer une parole. La mienne, selon Albert, était vraiment pour moi. Merci à vous.
En conclusion, une remarque est faite, que l’on soit marié ou en communauté si le dialogue se détruit, le couple se fissure et la communauté aussi ! La fidélité c’est une construction à faire chaque jour et en ce moment, “la vivre” fait passer pour un dinosaure ! Cela peut faire sourire en pensant que cette journée était aussi la journée du patrimoine...
Nous nous sommes quittés après avoir récité la prière des foyers sans oublier saint Joseph.
Albert (Bihorel) et Marie-Agnès (Sotteville-les-Rouen) - NORMANDIE