Il me semble que je me dois de ne pas garder pour moi seule toutes les grâces que Dieu peut donner en de telles occasions, souvent douloureuses pour nous.
Samedi 24 juillet, à Pont-Saint-Esprit, c’était donc le mariage de notre Perrine avec Julien et je viens vous dire que j’ai expérimenté de façon tangible la force de la prière d’intercession, la prière de tous mes amis, prêtres, religieuses des Carmels de Lourdes et d’Uzès, la vôtre aussi, vous de la Communion, modérateurs, groupes Provence et Rhône Alpes. J'ai bien senti votre présence puissante qui m’a donné des forces inouïes. Merci à vous tous.
Bien sûr, il y a eu les préparatifs et la recherche de solutions capables d’assurer le plus de paix possible dans le respect des difficultés de chacun. Une fille admirable qui a su respecter mes pardons impossibles à donner encore à la nouvelle femme de mon époux et qui a su ne pas me demander ce qui me paraissait au-dessus de mes forces. Mais au-delà de cette élémentaire prudence, je peux dire encore toute émerveillée qu’une fois le jour arrivé, je n’ai plus un instant pensé à rien qu’à ce que nous vivions avec eux, étape après étape, à ce que ces jeunes nous offraient en cadeau par leur engagement.
J’ai tout reçu, sans palpitation, dans une totale attention à eux seuls, les yeux accrochés tantôt à l’autel, tantôt à la Vierge Marie. Moi qui suis si émotive et qui ne manque pas de pleurer au mariage des autres, je n’ai pas versé la moindre larme en les écoutant échanger leurs consentements, totalement paisible et heureuse, à l’écoute comme si je découvrais tout. Et pourtant, j’aurais pu me revoir à travers eux, à la même place, dans la même église, tout aurait pu me rappeler le passé et me replier sur moi-même et nos souvenirs… Rien, le cœur presque vide de tout sentiment et pourtant complètement tourné vers eux. Comme quoi, on peut aimer très fort sans rien ressentir ! Perrine souhaitait que nous chantions en petit chœur « Couronnée d’étoiles » que nous chantons ensemble à la chorale avec son frère, Nicolas, et un jeune camarade ; c’était risqué… nos voix allaient-elles sortir ? Ce fut évangélisateur et très émouvant aux dires de l’assemblée car c’était surtout ne pas oublier que Dieu se sert de tout pour toucher les cœurs de ceux qui ne croient pas ou qui se disent loin de l’Eglise.
C’est bien simple : tout ce que j’avais décidé de faire ou de ne pas faire, pour me protéger et m’éviter de nouvelles souffrances, toute ma stratégie de défense passive, mûrement élaborée et préméditée, est tombée à l’eau en un instant, emportée par la grâce, par la beauté de la célébration et une joie envahissante et profonde qui ne m’a pas quittée. C’est a posteriori que je peux dire que c’est le Seigneur qui a tout fait du début à la fin. Nous avons même pu, chose impensable, échanger, mon époux et moi, un grand sourire de bonheur au passage de la procession d’entrée… Inouï !
Deo gratias ! Tu nous combles, Seigneur, bien au-delà de nos espérances. Que la Vierge Marie, Notre-Dame de l’Alliance, et que la Sainte Famille veillent sur ce nouveau couple et tous ceux que nous confions à leur prière.