Deux événements récents m’ont amené à réfléchir sur ma manière de prier !
Le premier a eu lieu lors du centième anniversaire de notre nuit d’adoration du premier vendredi du mois organisé par notre groupe Gospa. A cette occasion, notre évêque Mgr Barbarin s’est proposé pournous accompagner. Nous commençons la soirée à 20h30 par le tirage au sort de notre heure d’adoration durant la nuit puis nous enchaînons avec le chapelet. Il y a ensuite un enseignement donné par le prêtre qui nous accompagne. Nous commençons alors l’adoration, tous ensembles, avec des chants et des paroles d’Evangile. Pendant ce temps, le prêtre donne le sacrement de réconciliation. A 7h du matin, le prêtre accompagnateur célèbre l’eucharistie. Et nous terminons par unpetit déjeuner pris en commun.
Ce jour-là, notre accompagnateur était donc notre cardinal qui s’est déplacé pour une trentaine de personnes. Son enseignement a été consacré à la prière et centré sur le fait que le Christ habitait en nous.
Le deuxième événement a été la lecture du livre du cardinal Sarah : « Dieu ou rien : entretien sur la foi », dont une partie est consacrée à la prière.
Cela a été l’occasion de réfléchir sur ma manière de prier, en particulier pendant les temps d’adoration. Se retrouver devant le corps du Christ est à la fois un moment de joie, mais aussi un moment un peu intimidant. Penser que le Seigneur qui sonde les reins et les cœurs est là, devant moi, génère un ardent désir de le glorifier et de le louer, mais aussi, une prise de conscience de mon indignité. Mes paroles sont-elles en harmonie avec mes actes ?
Une manière de m’en sortir est de lui parler, soit en improvisant, soit en récitant des psaumes, soit en priant le chapelet. Bien sûr, ce n’est pas mauvais en soi, malheureusement, cela ne me permet pas de lui laisser la parole, d’entendre ce qu’il a à me dire. Or dans cette relation d’amour entre lui et moi, il est certes important de lui dire que je l’aime, mais ma présence devant son corps parle pour moi. Par contre, il est combien plus important d’entendre ce que Lui a à me dire.
Alors j’ai décidé de changer ma manière d’adorer. Comme le dit le cardinal Sarah, « le seul langage que Dieu entende vraiment est le silence de l’amour. » Souvenons-nous du temps de nos fiançailles. Nous pouvions rester de longs moments avec celui ou celle qui allait devenir notre conjoint, sans parler, communiant dans l’amour que nous avions l’un pour l’autre.
Alors, j’ai essayé de me mettre à l’écoute. Ce n’est pas facile ! Le cerveau n’est pas en hibernation et les pensées parasites jaillissent à qui mieux- mieux ! Que vais-je me faire à manger ce soir ? Il faut que j’établisse mon programme pour le prochain week-end ! Il faut que je prenne rendez-vous avec mon dentiste ! Je dois absolument me décentrer de ma petite personne et de mes problèmes ! Un des moyens que j’ai trouvé, c’est de dire la prière à Jésus de nos frère orthodoxes : "Seigneur Jésus, Fils du Dieu Vivant, prends pitié de moi pécheur." Que je réduis à "Jésus", tout simplement. Un autre moyen est le chant en langue.
Et le miracle se produit. Les parasites disparaissent. Le Seigneur peut alors parler. Un flot d’amour jaillit de ce Corps exposé sur l’autel et vient envahir mon cœur qui, à son tour, envoie tout l’amour qu’il a en lui vers son Seigneur et son Dieu. Miracle du cœur à cœur entre un homme et son Dieu ! C’est alors dans cette contemplation que le Christ qui habite en chacun de nous, comme nous l’a rappelé notre cardinal, va graver sur notre visage la splendeur de sa face. Telle est la prière.
Ce n’est pas tous les jours que mon adoration se passe de cette manière. Mais cela vaut la peine d’essayer. Une fois que l’on a goûté à Dieu, il est difficile de s’en passer et c’est avec un désir profond que l’on attend le prochain cœur à cœur.
Olivier (Lyon) - RHONE-ALPES