Une postulante qui venait de quitter la congrégation des sœurs de saint Vincent-de-Paul eut un jour un entretien à Ars avec un prêtre qui arrivait de Jérusalem. Ce prêtre disait à monsieur Vianney qu’il avait conseillé à la jeune fille d’aller en Orient pour y utiliser ses forces et son zèle. Le bon curé qui connaissait l’inconstance de la demoiselle répondit : « Envoyez-la au paradis ! Au moins, elle n’en sortira plus ! »
Contrairement à ce que beaucoup peuvent penser, la sainteté n’est pas synonyme de rabat-joie. Le curé d’Ars, si dur envers lui-même, qui portait sur lui les traces des plus effroyables pénitences, était aimable, il avait le sourire, il avait des paroles gracieuses, des à-propos charmant, des réparties fines et spirituelles. La séduction la plus douce reposait sur ses lèvres en même temps que la vérité et la consolation s’en échappaient.
Une religieuse lui disait avec bonhommie : « On croit généralement, mon Père, que vous êtes un ignorant. » - « On ne se trompe pas ma fille, mais c’est égal, je vous en dirai encore plus que vous n’en ferez ! »
Jean-Marie Vianney est né le 8 mai 1786 à Dardilly près de Lyon dans une famille d’agriculteurs. Ses parents pratiquent l’Evangile par la prière et l’accueil des plus pauvres. Il fait sa première confession à 11 ans. C’est à 17 ans qu’il apprend à lire et à 20 ans qu’il commence ses études pour devenir prêtre. Après avoir déserté l’armée de Napoléon pour cause de maladie, il reprend ses études et sera finalement ordonné prêtre à Grenoble le 13 août 1815 à 29 ans. Il est nommé vicaire à Ecully. Le 11 février 1818, il est nommé à Ars où il restera 41 ans jusqu’à sa mort le 4 aout 1859 à 73 ans. Il sera canonisé le 3 mai 1925 et déclaré patron de tous les curés del’univers le 23 avril 1928. Il est fêté par l’Eglise le 4 août.
Ce qui marque l’itinéraire spirituel de Jean-Marie Vianney, c’est un désir constant de faire l’œuvre du Seigneur. « Pour bien faire les choses disait-il, il faut les faire comme Dieu le veut, en conformité avec ses desseins. »
« Tenons la porte de notre cœur ouverte sur le Seigneur, il est le guide sûr. Ceux qui sont conduits par le Saint-Esprit ont des idées justes. Quand on est conduit par un Dieu de force et de lumière, on ne peut se tromper... L’œil du monde ne voit pas plus loin que la vie, l’œil du chrétien voit jusqu’au fond de l’éternité. »
« La prière dégage notre âme de la matière. Elle l’élève en haut comme un feu qui gonfle les ballons. Plus on prie, plus on veut prier. C’est comme un poisson qui nage à la surface de l’eau, qui plonge ensuite et qui va toujours plus avant. Le temps ne dure pas dans la prière. La prière n’est pas autre chose qu’une union à Dieu. Dieu et l’âme sont comme deux morceaux de cire fondus ensemble. On ne peut les séparer. C’est une chose bien belle que cette union de Dieu avec sa petite créature. C’est un bonheur qu’on ne peut comprendre. »
Le curé d’Ars était un grand confesseur. A la fin de sa vie, il passe 17 heures par jour dans son confessionnal. Il fait les 35 heures en deux jours ! En 1858, un an avant sa mort, plus de 100 000 pèlerins sont passés entre ses mains.
« Se confesser, c’est bien, mais encore faut-il faire de bonnes confessions ! »
« Nous voulons aller au ciel, mais avec
toutes nos aises, sans nous gêner en rien : ce n’est pas ainsi que l’on fait des saints. »
« Nous donnons notre jeunesse au démon et nos restes au Bon Dieu, qui est si bon, qu’il veut bien encore s’en contenter »
« On n’entre pas dans une maison sans parler au portier. La sainte Vierge est la portière du ciel.
Olivier (Lyon) - RHONE-ALPES d’après « Pensées choisies du saint Curé d’Ars » de Janine Frossard et « Prier 15 jours avec le Curé d’Ars » de Pierre Blanc