Ma dernière retraite annuelle a eu lieu à Nevers (en 2018). Cette année, j’étais invité chez ma sœur aux Sables-d’Olonne pendant la retraite. Nous avons été très longtemps comme chien et chat ! Après avoir prié longtemps Notre-Dame pour que nos relations s’améliorent, je ne pouvais laisser passer l’invitation ! Pourtant, Notre-Dame a trouvé que je devais faire un effort à l’avenir pour venir écouter nos valeureux enseignants mitrés. Elle et moi sommes très proches l’un de l’autre : nous sommes nés le même jour (le 8 septembre). Jumeaux, mais faux jumeaux ! Elle, elle est Immaculée Conception et moi, je suis un pécheur invétéré et je peux même dire invertébré ! J’ai toutes mes vertèbres, mais je manque de force contre le péché. Comme d’habitude, c’est avec délicatesse qu’elle m’a adressé ce rappel à l’ordre.

adf 361 VRS 2Cela a commencé par l’intervention d’une sœur valderhonetsaonienne (du groupe Val-de-Rhône-et-Saône). Elle m’a proposé d’occuper son chalet dans le Val d’Allos, et pour m’appâter : « La nuit, tu seras bercé par l’eau du torrent Notre-Dame qui borde le jardin. »

La montagne a toujours été mon terrain de jeux. Une offre pareille ne se refuse donc pas. La première balade fut le « Plateau des chasts et la cabane Marie-Louise ». Double allusion à la Communion ! 

Chasts, drôle de nom pour un plateau ! Il semblerait que dans des temps lointains un ou deux ermites occupèrent ce lieu, d’où le nom de plateau des chastes. La chasteté, nous connaissons à la Communion !

 La seconde allusion, se trouve dans le nom de la cabane : Marie-Louise, ancienne modératrice, grâce à qui j’ai vécu un moment très fort lors de la retraite de 1997 à Châteauneuf-de-Galaure. Elle était allée changer de chaussures pour monter à la chambre de Marthe. Quand elle est revenue, le groupe qu’elle devait accompagner était déjà parti sans l’avoir attendue. Quel manque de respect envers une modératrice ! Heureusement, j’étais là. Comme elle ne connaissait pas le chemin, je l’ai accompagnée. Avant de redescendre, j’en ai profité pour aller prier un moment dans la chambre de Marthe. En sortant, j’ai entendu distinctement « arrête de fumer, arrête de fumer ! » 

adf 361 VRS 1Arrivé dans ma chambre, je n’ai pas remis au lendemain la décision. J’ai sorti ma boîte de cigares de la poche de ma chemise, je l’ai posée sur la table et n’y ai plus touché. Cela a duré un mois, puis, peu à peu j’ai repris mes mauvaises habitudes !

Un an après, pour ainsi dire jour pour jour, j’avais traîné toute la journée, je n’étais pas en forme, j’avais comme des courbatures dans le bras gauche. J’ai quitté mon bureau plus tôt que d’habitude et arrivé à la maison, je me suis servi un whisky et j’ai allumé un cigare pour me remettre. Deux heures plus tard, SOS médecin appelait les pompiers pour me conduire à l’hôpital Saint-Joseph. Grâce à la trinitrine, personnellement je pense que c’est surtout grâce à Marthe, l’infarctus s’était terminé pendant le trajet en ambulance. C’était un simple avertissement, mais Marthe était arrivée à ses fins : j’ai arrêté définitivement de fumer. 

Ainsi, au début de cette marche, Marie venait de me rappeler qu’une retraite était l’occasion de rencontrer notre Dieu et ses envoyés !

Connaissant ma tête de bois, je pensais que l’incitation n’était pas terminée. À un moment, je me suis retrouvé devant deux chemins, sans panneau pour indiquer la destination de chacun d’eux. J’ai pris celui qui me semblait aller dans la bonne direction. Dix minutes plus tard, enfin un panneau ! Je n’avais pas pris la bonne direction et changé de modératrice : ce sentier allait en direction du cirque de Juan. Je passe de la "cabane Marie-Louise" au "cirque de Juan" (Louisette pour les amis). 

adf 361 VRS 3Les souvenirs sont d’un autre ordre et liés à l’évangélisation et le recrutement de nouveaux membres. Cela a commencé par la réalisation d’un tract CNDA, avec en première page un sentier pierreux de montagne représentant le chemin que nous allons affronter en choisissant de vivre la fidélité. En 2010, nous sommes partis en mission à Besançon, à Notre-Dame du Chêne, avec le Père Bandelier. Enfin, après la retraite du Laus (celle de 2013), nous étions six frères et sœurs à explorer les gorges du Verdon.

Ainsi, en quelques minutes, Marie m’avait fait retrouver tous les bienfaits de la retraite annuelle : rencontrer le Seigneur et ses envoyés, évangéliser et témoigner de l’indissolubilité du mariage, vivre la fraternité et la convivialité entre frères et sœurs.

Merci Marie et rendez-vous à la retraite des 40 ans.

Olivier (Lyon) - Val de Rhône et Saône