en Vendée-Poitou-Charente

 vpc chaille

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départements :
16, 17, 19, 23, 44, 49, 79, 85, 86, 87

G13 CNDA poitou charentes 

lieu de récollection :

Centre spirituel "L'Immaculée"

 Chaillé-les-Marais (85)

responsables :

  

Philippe Picard

 Marie-Andrée Lucas-Maudet

+33 (0)7 77 26 46 31

 +33 (0)6 77 25 47 91

conseiller spirituel : 

 père Marie-Joseph Seiller

+33(0)2 51 56 72 06

 

Après les confinements répétés de 2020 qui nous ont obligés à annuler deux WE, les rencontres ont de nouveau pu se vivre. Le dernier, avec le Père Robert Daviaud, vicaire général du diocèse de Luçon, a pu se tenir en audioconférence pour plusieurs membres du groupe, les autres étant présents au Centre spirituel de l’Immaculée, à Chaillé-les-Marais, lieu habituel de nos rencontres. Un grand merci à Philippe, notre responsable, d’avoir organisé ce mode de participation à distance.

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  Les enseignements du Père Daviaud sur le thème du renouvellement du OUI au conjoint au quotidien ont été remarquables.

« L’époux humain a pour but de m’aider à marcher vers le Seigneur. Après la séparation, ton amour, Seigneur, reste le roc de notre mariage. Mais comment continuer à marcher vers Toi, dans la solitude, et à entraîner, pour ma part, mon époux vers Dieu ? »

Dans son premier enseignement, le Père Daviaud s’est attaché à montrer comment Jésus est fidèle à son Père :

- La fidélité de Jésus à son Père a été un rude combat, en particulier à partir de l’épisode des tentations. La tentation du démon est de pousser Jésus à jouer un jeu personnel, au lieu d’être à l’œuvre du Père. C’est le péché d’Adam et Eve.

- Sur la route de Jérusalem, le démon utilise Pierre pour dissuader Jésus de prendre le chemin de la croix. Jésus réagit très vivement : « Passe derrière moi, Satan … »

- À Gethsémani : « non pas ce que Je veux, mais ce que Tu veux ». Jésus reste fidèle à son Père au cœur de l’angoisse mortelle qui l’étreint.

- Le combat dure jusqu’à sa mort : « Sauve-toi toi-même et nous avec. »

Qu’est-ce qui permet à Jésus de rester fidèle ?

En Luc 3, 21-22, lors de son baptême, Jésus qui est là incognito voit le ciel s’ouvrir, une colombe descendre sur lui et la voix du Père vient révéler publiquement l’identité du Fils : « Tu es mon fils ; moi, aujourd’hui, Je T’ai engendré ». Révélation de la vie intime entre le Père, le Fils et l’Esprit Saint, cette vie est la source de la fidélité du Fils à l’œuvre du Père. Le baptême me permet d’être pleinement conscient de qui je suis, pour affronter, après, de rudes combats.

En Jean 13,1-8, au lavement des pieds, « Jésus sachant que le Père a tout remis entre ses mains, et que, venant de Dieu, Il retourne à Dieu… » Jésus, sorti de Dieu, envoyé par Lui  pour sauver le monde et le ramener au Père, trouve en cette promesse, la force pour vivre la suite.   La fidélité de Jésus se fonde sur une présence constante à son Père par la prière.

adf 358 VPC 2En conclusion, Jésus a mené un combat victorieux contre Satan. Non, il n’a pas été facile à Jésus d’être fidèle à son Père. Car Il a pris la nature humaine jusqu’en sa faiblesse, s’interdisant, par obéissance à son Père, d’utiliser sa puissance infinie, afin de montrer à l’homme faible comment aller librement vers le Père, en le suivant, lui, le sauveur.

Dans son deuxième enseignement, le Père Daviaud interroge : Quelle est notre fidélité dans ce don précieux du mariage que nous vivons ?

« Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ». La fidélité de Dieu étant éternelle, son appui ne nous manquera jamais.

Dans l’Apocalypse 3, 14-22, la lettre à l’Église de Laodicée énumère les titres donnés à Jésus. Il est l’Amen : en Jésus tout est oui, oui au Père et oui au Salut des hommes. Il est le témoin fidèle et vrai : fidèle en sa persévérance et son endurance, vrai car en Lui il n’y a aucun hiatus entre son être et son agir. Il est l’origine de la création divine.

Le texte se poursuit : « Je connais tes œuvres : tu n’es ni froid ni chaud… tu es tiède… et je vais te vomir de ma bouche ». Nous devons être capables de dire oui à Dieu, à notre prochain avec discernement, et dire non à la compromission. 

« Tu t’imagines riche… » : la richesse aveugle et replie sur soi-même. Elle empêche de reconnaître notre pauvreté et d’avoir conscience de ce que nous vivons.

Suit le conseil d’acheter trois choses. De l’or purifié par le feu : c’est le Christ ressuscité qu’il nous faut accueillir toujours plus dans notre vie. Des vêtements blancs : vêtement du Christ ressuscité et transfiguré, et des élus arrivant au ciel ; c’est la dignité retrouvée par le baptême. Un collyre pour recouvrer la vue : c’est le don de l’Esprit qui donne un regard clair, pur, lucide sur ce qui est bien, et sur ce qui est faux et peut faire du mal à autrui. L’Esprit Saint nous est donné dans la prière.

« Je me tiens à la porte et je frappe » : Jésus ne force pas la porte, ne s’impose pas mais Il est là. Si j’ouvre en grand, j’accepte la rencontre, l’échange et le dîner partagé dans une sorte d’égalité, car Dieu s’abaisse pour être à notre portée.

« Le vainqueur, je lui donnerai de siéger avec moi » : C’est un combat que nous devons vivre et remporter. Les choses peuvent mal se passer, mais on peut être vainqueur. Jésus a dû passer par la croix et la mort, mais sa mort est victoire sur le Mal.

Dans le troisième enseignement, nous sommes invités à examiner quel esprit nous anime.

L’Esprit Saint est le plus grand trésor que Dieu puisse nous donner. Il nous faut le demander avec un désir ardent de le recevoir. Les choses se passent autrement que j’aurais voulu, mais, si j’ai l’Esprit saint, j’ai tout ce qu’il me faut. Demandons à Dieu l’Esprit qui animait Jésus à la croix.

Dans Romains 14, saint Paul demande de faire attention aux plus faibles dans la foi et à ne pas mettre d’obstacles devant nos frères. Il nous demande aussi de ne pas juger. Dieu est justice, paix et joie. IL s’est engagé à notre baptême, à notre mariage chrétien, et Il nous soutient quelles que soient les vicissitudes du chemin. Il nous donne son Esprit de paix, « la paix soit avec vous », et sa joie qui est l’expression de la paix. Attention à ne pas laisser Satan transformer en mal l’esprit qui nous anime. Regardons l’esprit qui anime Jésus.

Tournons notre regard vers Marie et regardons son oui Marie qui a été déterminant. Dieu a voulu s’appuyer sur Marie, sur Joseph et sur nous aussi.

En Jean 19, 25-29, « auprès de la croix se tenait sa mère ». La souffrance de Marie participe à celle de Jésus sauvant le monde. Au cœur de cette souffrance, Jésus demande à sa mère d’ouvrir son cœur à son disciple mais aussi à tout homme. Il demande à Jean de prendre Marie chez lui et cette demande est faite à chacun de nous. Comment la vivons-nous ?

Saint Joseph, à la demande de l’ange, prit son épouse chez lui. Il est l’exemple du disciple qui prend Marie chez lui. Et avec elle, il prend Jésus.

En conclusion, soyons dans la louange devant l’œuvre de Dieu dans nos vies, remettons entre les mains du Seigneur notre conjoint et nos enfants, et voyons en l’autre cette sœur, ce frère que Dieu nous a confié.

Depuis cette récollection nous avons eu la joie de nous retrouver lors d’une journée d’amitié le dimanche 1er mai. Nous sommes allés à la messe dominicale à la chapelle du Centre spirituel de Chaillé les Marais et nous sommes retrouvés ensuite chez notre frère François à Champagné pour le repas et un temps convivial, journée riche qui nous permet de préserver ces liens fraternels tissés à la Communion.

Pascale et Marie-Andrée – Vendée-Poitou-Charentes

Titre du témoignage de notre frère François Berliet, paru dans le Magnificat n°342 de mai 2021, sous le pseudonyme de Paul Poisson.

« J’ai un tempérament volcanique » prévient-il d’emblée. Paul a 74 ans et raconte son histoire sans concession. Alors que sa fille aînée n’a que 2 mois, les symptômes de la maladie maternelle, apparentée aux troubles bipolaires, apparaissent. Inguérissable, Marie-Madeleine passe six mois en clinique neuropsychiatrique, électrochocs à la clé, puis suivra un traitement pendant cinq ans, provoquant des phases d’hébétude. L’entreprise que Paul venait de créer fait faillite ; son activité professionnelle les fera déménager…seize fois. Leur seconde fille naît. « Voilà le canevas de ma vie, faite de grandes souffrances et de grands bonheurs, comme beaucoup. »

« Apprends-moi à l’aimer telle qu’elle est »
En 1993, la famille arrive à La Rochelle, après plus de deux ans de chômage pour Paul. « Ma femme a été fabuleuse, elle a cru en son époux et m’a toujours soutenu dans cette épreuve », souligne-t-il. Il crée une entreprise à 58 ans, en la prévenant qu’il faudra réduire leur train de vie en vue de sa retraite. Sa réponse le terrasse : « Alors il faudra que je trouve quelqu’un d’autre. »

« Seigneur, apprends-moi à l’aimer telle qu’elle est, quelle que soit la tempête ou la détresse. » Telle est sa prière quotidienne, à travers la maladie, les épreuves et la séparation. « C’est une catastrophe, car le bon Dieu nous prend au mot et nous exauce ! » s’amuse-t-il, tandis que résonne son rire frais. De fait, il ne cessera de l’aimer. En juin 2008, sa femme le quitte. « J’ai tout fait pour qu’elle ne se noie pas : je me suis porté caution pour son appartement, j’ai assumé les frais d’avocat pour notre divorce. Pour moi, c’était une évidence, en tant qu’époux, je lui devais protection et assistance. »

Le don aux autres
Brancardier à Lourdes pendant trente-deux ans, il quitte tout pour la grotte, huit à dix jours par an. Il s’impose de sourire et d’être disponible à tous. « J’étais dans un mal-être profond et j’ai réellement été porté par toutes ces personnes indigentes que je brancardais. » De retour, il entame sa « traversée du désert », déménage à trente kilomètres et repart à zéro. « Pour ne pas m’écrouler, je me suis donné aux autres. C’est ainsi que ma vie a trouvé son sens : celui du don. »

Il s’investit dans des actions pour financer des vacances aux enfants démunis, ou en faveur des victimes du cancer. Ce fin gourmet s’improvise cuisinier dans une colonie gérée par le Secours Catholique et concocte cent vingt repas par jour. Le mari d’une de ses anciennes employées ayant sombré dans l’alcool, il s’occupe de lui, bien qu’habitant à 100 km : il le douche deux fois par semaine, termine les travaux de sa maison, s’occupe de ses enfants. Pendant 6 ans, il s’occupe des repas des cours Alpha. « C’est ma manière de prier : avec mes mains. »

Le choix de la fidélité
Paul intègre la Communion Notre-Dame de l’Alliance, composée de personnes séparées mais fidèles à leur sacrement de mariage. « Enfin, je n’étais plus seul, je n’étais plus un paria ! D’autres souffraient comme moi. » Dans ce groupe, il est accueilli tel qu’il est, il peut déverser sa colère et son désespoir. Le divorce est prononcé le 4 décembre 2009. Lui maintient sa ligne de conduite : « Je n’ai jamais refusé de l’aider, lorsqu’elle avait un problème de plomberie, de réservoir d’essence vide, je prenais ma voiture pour aller la dépanner. » Une ligne incompréhensible pour ses enfants et amis, loin de la foi, qui l’invitent à tourner la page. Il veut y voir des protestations sondant la profondeur de cet amour humain connecté à l’Amour Infini. « On ne peut refaire sa vie, s’agace-t-il, on peut la continuer différemment. Je puise dans la prière et dans notre sacrement de mariage ma volonté de lui rester fidèle et de veiller à ce que l’amour prime dans la cellule familiale. »

En 2018, il s’écroule : burn-out. Il n’arrive plus à se lever. Neuf ans après leur divorce, c’est Marie-Madeleine qui vient chaque semaine, pour entretenir sa maison et s’assurer que tout va bien. Mais il découvre qu’il est devenu pour elle un simple ami. Une douleur indicible. Pour autant, Paul refuse de se replier sur lui. « Donner oblige à se dépasser. Cela m’a aidé à sortir du désert. Plus on donne, plus on reçoit, c’est là la merveille. A une condition : faire preuve de détachement en ne s’appropriant pas son service. Il faut savoir lâcher prise, accepter de se retirer et que d’autres prennent la suite. »

FIORETTI
Paul a traversé deux périodes de chômage de plus de deux ans. La première fois, il décida d’aller se rendre utile à Lourdes. Mais comment financer ce projet ? Il reçoit une carte portant les mots « Va voir Marie » et un chèque de sa petite sœur, pourtant de situation modeste. Il a 32 ans. Le premier jour, il se tait : « Je me vide dans le silence. » Le deuxième jour, les gestes techniques de soins aux malades handicapés deviennent « des gestes d’amour ». Un jour arrive une personne dans un état de saleté extrême. Il se dit : « C’est Jésus… », trouvant ainsi la force de la laver puis de la soigner avec délicatesse. » Quelle que soit la souffrance que l’on porte soi-même, le fardeau devient plus léger. C’est le miracle du service de l’autre. »

celle-qui-marcheA Banneux, le dernier jour de la retraite, Brigitte nous annonçait qu’elle était sur le point de prendre la route de Compostelle et qu’elle prierait à nos intentions.