Prières
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- Écrit par Emmanuel
C’était un vendredi, un vendredi de vécu mal vécu, quand il m’a dit : « je ne t’aime plus… je t’ai trompée, je le ferai encore, tout est fini… »
Coup de tonnerre en mon cœur, chaos de joies et de peines : le vertige, la peur.
Seigneur, Tu nous connais : un couple normal, construit jour après jour, enfant après enfant.
Tout bascule, tout s’écroule : Seigneur, la croix est lourde.
Les yeux embués de larmes, aveuglée, épuisée, je me suis répétée instinctivement, comme en randonnée de montagne : marche, marche, c’est la seule solution.
Alors j’ai fui, fui dans le divorce, pensant que c’était la seule route possible. J’ai voulu fuir la haine qui m’envahissait, qui gagnait toute la maison.
En plus de ma déchirure, de ma peine, de celle de mes enfants, j’ai découvert l’échec, la honte puis la solitude.
Seigneur, explique-moi quel crime j’ai commis !
Par réflexe, j’ai regardé Ta croix, mais je n’y comprenais plus rien. Une voix me disait : marche, marche encore !
Petit à petit, mes yeux ont séché puis un jour de Pâques, j’ai été éblouie : Seigneur, Ta croix n’a de sens que suivie de Ta résurrection. D’un seul coup, j’ai aperçu comme un lumignon à l’horizon, encore faible et éloigné : une espérance à creuser, à prier, peut-être un nouveau départ.
Et puis, j’ai découvert l’amitié, la vraie amitié, j’ai pu regarder d’une autre façon cette croix, j’ai pu essayer de comprendre cet échec, oser le regarder en face.
J’ai entendu crier les autres. Restons ensemble.
Plus tard, on pourra leur dire que Tu as une tendresse particulière pour ces blessés de l’âme que nous sommes.
Seigneur, Tu ne nous as jamais abandonnés.
Transmise par Emmanuel (Paris) – Ile-de-France-Poissy
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