priere 345Puisque les Paroles, ô mon Dieu, ne sont pas faites pour rester inertes dans nos livres, mais pour nous posséder et courir le monde en nous, permets que de ce feu de joie, allumé par toi, jadis, sur une montagne, que de cette leçon de bonheur, des étincelles nous mordent, nous investissent, nous envahissent. 

Fais que, habités par elles, « comme des flammèches dans les chaumes », nous courions les rues de la ville, nous longions les vagues des foules, contagieux de la béatitude, contagieux de la joie. 

Car nous en avons vraiment assez de tous ces crieurs de mauvaises nouvelles, de tristes nouvelles. Ils font tellement de bruit que ta Parole ne retentit plus. 

Fais dans leur tintamarre éclater le silence palpitant de ton message. Dans les cohues sans visage fais passer notre joie recueillie, plus retentissante que les cris des crieurs de journaux. Plus envahissante que la tristesse étale de la masse.

Vénérable Madeleine Delbrêl (1904-1964)
partagée par Mireille (Saint-Jean-de-Braye) - Centre

Extraits de La Joie de croire (Seuil) et La sainteté des gens ordinaires (Œuvres complètes, volume 7- Nouvelle Cité) :

« Le silence n'est pas évasion mais rassemblement de nous-mêmes au creux de Dieu... »

« Faire silence, c'est écouter Dieu ; c'est supprimer tout ce qui nous empêche d'écouter ou d'entendre Dieu. »

« Il me paraît impossible d'envisager une vie évangélique sans vouloir et sans savoir qu'elle doit être une vie de silence. »

« Une journée pleine de bruits et de voix peut être une journée de silence si le bruit devient pour nous écho de la présence de Dieu. »

« Le silence, c'est quelquefois se taire, mais le silence c'est toujours écouter. Une absence de bruit qui serait vide de notre attention à la parole de Dieu ne serait pas silence. »