Témoignages

Nous avons vécu des épreuves dans notre vie, épreuves qui ont pu nous édifier, ou qui ont pu nous abattre.

A l’origine de l’épreuve qui nous a amenés à rejoindre la Communion, il y a notre mariage, que nous avons voulu et choisi en pleine liberté. Mais avions-nous notre pleine liberté pour cette décision ?

Cela nous amène à la question essentielle : comment exercer sa liberté et accepter le plan de Dieu pour nous ?

Quelle liberté ? Avons-nous la capacité de discerner ce qui sera le meilleur pour nous ? Notre seul et propre discernement ne suffit pas à nous guider de façon sûre. 

temoignage 347 3Si nous devons effectuer un choix, allons-nous être complètement libres de notre décision ? Nos sens nous incitent à choisir ce qui nous fera plaisir, nos désirs profonds nous incitent à assouvir telle ou telle addiction, plus ou moins forte, la mode du moment, peut-être à notre insu, nous fera choisir la voie promue par la société ou les thèmes en vogue, notre intelligence nous orientera vers le choix raisonnable, notre histoire nous invitera à perpétrer les conséquences d’une blessure non surmontée… Que d’écueils à éviter ! 

Combien ont eu à déplorer un choix malheureux, qui a eu des conséquences contraires à l’intention de départ ? Notre liberté nous a entrainés à assumer une situation difficile, incompréhensible, qui a presque remis en question notre confiance en nous. Et pourquoi pas notre foi ?

Nous regrettons notre choix, ayant l’impression que tout est joué, et que nous avons perdu l’occasion.

Mais Dieu est à nos côtés, il veille, il "sur-veille". Si nous sommes attentifs, il nous envoie d’autres signes, des portes s’ouvrent, son Esprit Saint nous accompagne et nous permet toujours de répondre à son appel, quel qu’il soit. Si nous ratons l’occasion, son amour nous dessinera d’autres portes de sortie. Les Psaumes nous le rappellent :

« Quand le Seigneur conduit les pas de l’homme, ils sont fermes et sa marche lui plait. S’il trébuche, il ne tombe pas, car le Seigneur le soutient de sa main. » (Ps 37, 23-24)

Comment Dieu me guide-t-il ? C’est une question qui est abordée au cours des parcours Alpha Classic et qui passionne souvent les débats entre les participants, chacun relisant sa vie différemment.

temoignage 347 5En revisitant notre vie, nous pouvons retrouver les moments où le Seigneur nous a ouvert des portes. Sachons reconnaître les actions de Dieu dans notre vie pour apprendre à nous mettre à son écoute, afin de suivre sa volonté et accepter son plan pour nous. Il ne veut que le meilleur, qui nous permettra d’atteindre « le terme attendu de la vie, la béatitude » (saint Grégoire de Nysse).

Ainsi, devons-nous nous laisser transformer, comme saint Paul sur le chemin de Damas, lorsqu’il retrouve Ananie qui lui rend la vue, « Aussitôt tombèrent de ses yeux comme des écailles, et il retrouva la vue » (Actes 9, 18). Laissons tomber nos écailles qui nous aveuglent, sachons regarder l’évidence de l’action de Dieu dans notre vie et suivons ses chemins, ils nous permettront d’accomplir notre mission sur Terre. 

Didier (Châteauneuf-de-Galaure) -

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Divorcée, membre de la Communion Notre-Dame de l’Alliance*, Pauline S. raconte son chemin de pardon, encore en construction. Et découvre une paix profonde.

« Oui, la paix peut se gagner. C’est un combat intérieur que l’on choisit chaque jour. Avant d’entrer dans une démarche de pardon qui mène à la paix, il y a souvent plusieurs étapes. Après ma séparation, j’ai vécu un état de profond désespoir, puis de colère. J’étais emmurée dans ma souffrance, le cœur fermé, incapable d’en sortir, d’entrer dans l’acceptation et l’abandon de cette blessure à Dieu. Ma « fausse paix », c’était de rester inactive. Or, la paix ne se trouve pas dans la fuite. Il faut du temps pour le réaliser. Récemment, à la messe, je me suis dit "tu ne peux continuer de communier sans ouvrir ton cœur. Tu dois t’y mettre".

temoignage 347 2Attention, je ne dis pas que j’y arrive parfaitement, mais je suis attentive à cette cohérence chrétienne. Et je ne peux pas le faire avec mes seules forces. D’autant que le pardon n’est jamais acquis. Même si cela n’enlève pas la douleur, je réalise maintenant que je suis dans la paix grâce à ce travail de pardon qui s’installe en moi et qui porte ses fruits dans mes relations familiales, en créant des ponts. Dès que le trouble revient, je redescends au plus profond de mon cœur pour déposer à Dieu mon fardeau. Et Lui me fait don de sa paix. Alors qu’auparavant, j’étais comme enfermée, je redeviens vivante. »

Pauline (Rueil) – Ile-de-France-Montmartre

* Cette association catholique réunit des personnes séparées ou divorcées, restant fidèles au sacrement de leur mariage 

« Cela fait maintenant 32 ans que Michel m’a quittée et que je suis séparée.

temoignage 345 1bisEn 2000, lors du Jubilé, il y avait un grand rassemblement à Ferrières. J’ai été bouleversée, lors d’un atelier, "réconciliation et pardon" par le témoignage de Véronique qui parlait de sa réconciliation avec son mari et de la reprise de leur vie commune. J’ai compris que le Seigneur m’appelait au pardon envers Michel. J’écrivis quatre pages sur toutes mes rancœurs et mes amertumes, tout ce que je lui reprochais, toutes mes blessures et celles infligées à mes enfants… et suis allée me confesser à l’abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire. Le prêtre me fit lire l’intégralité de ce que j’avais écrit, puisque je faisais une démarche jubilaire de pardon. Après cela je ressentis une grande paix, un grand soulagement.

J’ai fait le choix de rester fidèle à mon sacrement de mariage et en 2002 j’ai rejoint la Communion Notre-Dame de l’Alliance.

En 2004, j’ai été appelée à "monter à Jérusalem" afin de prier pour l’unité des chrétiens. Au cours de mon séjour, il m’a semblé que j’étais interpelée à pardonner à la nouvelle épouse de Michel ; le Seigneur a beaucoup de pédagogie. J’ai entendu le témoignage d’une chrétienne arabe qui avait pardonné aux militaires israéliens qui l’avaient séquestrée. Je me suis dit : "elle est capable de pardonner alors que sa vie était en danger ; et moi, où en suis-je dans mon pardon ? » J’ai demandé au Seigneur de venir pardonner en moi et je pense que le pardon a été donné, car après cela, plusieurs démarches ont été possibles. Bien sûr, en le demandant au Seigneur et dans la prière. Nous avons pu fêter ensemble les 30 ans de nos fils. Un Noël, étant seule, j’ai été invitée par mon mari à sa table avec mes enfants ; dernièrement, le 29 décembre 2019 alors que je ne m’y attendais pas, sur l’initiative de ma belle-fille, nous avons tous fêté Noël chez moi : Michel avec sa fille née du second mariage était présent, nos enfants et leurs épouses et petits-enfants.

Dans mon cœur, il y avait de la joie : je me réjouissais de voir la famille rassemblée, enfants et petits-enfants avec leurs grands-parents réunis. Il n’y avait pas de rancune, aucune animosité, la blessure du divorce était bien cicatrisée et j’ai vécu ces bons moments dans une grande paix et sérénité. Je n’ai pas cessé de remercier le Seigneur. Rien n’est impossible à Dieu. »

Je suis appelée à témoigner oralement le 15 mars à Saint-Benoît auprès de personnes blessées de la vie, de ces pardons et en même temps de ma fidélité au sacrement de mariage. Je compte sur votre soutien dans la prière pour être ajustée à la volonté du Seigneur le moment venu et lui laisser toute la place, puisque c'est lui qui fait tout.

Mireille (Saint-Jean-de-Braye) - Centre