Témoignages

« Il grandissait en sagesse et en grâce » ; vous ne m’en voudrez pas d’adapter cet extrait d’Evangile à notre situation de séparé(e) : nous grandissons en sagesse et en grâce… n’est-ce pas ? mais par les dons de Dieu.

temoignage adf 1Cette statue de la Sainte Famille a une belle histoire ; elle est riche de symboles et j’en fais don au groupe des Pays de la Loire de la Communion, en remerciement pour tout ce qu’ils m’ont apporté depuis 26 ans : « Moi aussi, j’ai grandi - un peu - en sagesse et en grâce ». 

Au décès de mes parents, je voulais leur rendre hommage, à la fois pour l’éducation humaine reçue de mon père et pour la curiosité artistique dont ma mère m’a fait profiter. Mon idée : offrir une crèche moderne grand format pour une paroisse du Mans (c’est sûr, mes parents auraient apprécié) mais… ça ne l’a pas fait !

Alors, pourquoi pas l’offrir à la Communion Notre-Dame de l’Alliance ? Trois ans de recherche pour m’orienter plutôt vers une statue de la Nativité ; de plus, celle-ci présente, aux pieds de Marie, quelques jeunes silhouettes, symboles de nos propres enfants, petits-enfants, neveux ou nièces. Il s’agit donc, je pense, d’une Sainte Famille bien représentative de notre mouvement. 

Ce hasard (qui n’en est pas un), je le dois à notre petite Annick habitant près d’Angers, toute nouvelle à la Communion, qui me parle d’un sculpteur de la Vienne, M. Galisson, la nuit de Noël 2018 où nous avons rassemblé nos deux solitudes, en ce réveillon traditionnellement familial, autour des sœurs de La Pommeraye. Cet artiste, maintenant en retraite, l’a réalisée à la naissance de son troisième enfant, mais fut obligé, par la suite, de quitter son épouse, malade psychique… Il me semble que toutes nos histoires familiales se retrouvent symbolisées dans cette œuvre.

« Ecoute la voix du Seigneur… tu entendras l’esprit d’audace ». Ce chant m’a beaucoup portée quand, à 35 ans, femme au foyer avec trois jeunes enfants de six à douze ans, tout en assurant en mi-temps gratuit le secrétariat musical de mon conjoint, je choisis de vivre seule pour couper court à ses infidélités répétées. 

« L’esprit d’audace, OK mais là, mon Dieu, il va falloir m’aider ! » ; nous chantons souvent cette antienne d’introduction aux Complies « Viens à mon aide ».

1re grâce : en cette année terrible qui précède notre séparation, je gagne quelques concours bilingues à Strasbourg, retrouve notre appartement du Mans (que j’avais loué pour suivre mon conjoint en Alsace) et un poste d’enseignante. Je suis vraiment rassurée et peux ainsi continuer mon projet familial, seule mais en vérité, et être disponible pour l’éducation de nos enfants ; mon mari, privilégiant ses concerts de chef de chœur et d’orchestre le soir et le week-end, les accueille très peu.  

2e grâce : dans l’ascenseur de mon immeuble puis à l’apéritif, je fais connaissance avec un papa élevant seul ses quatre enfants, (fait très exceptionnel il y a 30 ans). Mais, Qui a mis sur mon chemin, un certain Claude, solide dans sa foi, sa fidélité, et membre de la Communion Notre-Dame de l’Alliance ? Dès ma 1re récollection avec le groupe de Bretagne, je suis touchée par l’intensité de la prière, la douceur des enseignements et la relation sans ambiguïté entre hommes et femmes. Je découvre aussi Suzy dans une amitié qui s’approfondit encore aujourd’hui.

Puis, coup de massue ! « Seigneur, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » : C’est une prière qui correspond à beaucoup de situations au sein de notre Communion. A cette époque-là, je l’adopte car elle concerne mon mari et sa seconde conquête : ils s’installent à 300 mètres de notre habitation ; je le vis comme un irrespect total puisque mon mari n’accueille nos enfants qu’un week-end par mois dans un bungalow de loisirs mal chauffé : sa compagne ne veut pas voir leurs pyjamas et chaussons chez elle.

3e grâce : les enseignements reçus à la Communion me permettent de répondre en douceur à mon ado qui me lance : « Mais comment t’as pu prendre un type comme ça ? » J’explique qu’à l’époque de notre mariage son papa n’avait pas ce comportement égoïste et je pensais qu’il serait un père très attentif. Je demande pardon à mes enfants de ce choix, ajoutant quelques qualités qu’il possède cependant. Mon ado répond : « Bon, alors, je comprends mieux ». Oui, la paix intérieure et familiale, vers laquelle nous tendons, est sans doute la meilleure des solutions.

4e grâce : il y a 15 ans, le jour même de la naissance de notre première petite-fille, Pauline, je suis aux funérailles de Gwenaëlle qui, à 24 ans, touchée par une leucémie, m’a demandé de l’accompagner chaque semaine jusqu’à son décès. Devenue paralysée et incontinente, puis aveugle à cause de métastases au cerveau, elle me dit : « C’est à toi que je peux demander ça, surtout que je confonds l’Ascension et l’Assomption ; trouve-moi un bel Ave Maria pour mes obsèques que nous allons préparer toutes les deux dans les moindres détails ». Puis-je lui dire non ? Non. Comme souvent, Dieu accueille un enfant en son Ciel et donne à la Terre un autre enfant pour poursuivre son œuvre. 

5e grâce : Avec le Père Alain Bandelier et cinq membres de la Communion dont Agnès et Suzy, je pars en Terre Sainte douze jours qui me retournent comme une crêpe « bretonne » : je reviens transformée, je prie beaucoup mieux qu’avant, je revis ce voyage sur les lieux-mêmes du Christ, à chaque extrait d’Evangile.

« Celui qui accueille en mon nom, il m’accueille, Moi ». : 6e grâce. C’est ainsi que j’ai vécu ma petite mission de co-responsable en Pays de la Loire. Le vendredi, jour-phare de la Communion, est mon soir privilégié pour cet accueil de nouveaux membres, pour soutenir aussi les autres. Le mardi, c’est plutôt le rendez-vous téléphonique avec Marie-Jo où alternent notre bienveillance fraternelle et mon exigence d’organisation… qu’elle doit supporter : je lui en demande pardon !

Au sein du Conseil national qui rassemble 40 responsables régionaux, puis du Bureau de 6 « combattants », autour de nos modérateurs, je suis ainsi membre d’une très grande famille, un peu sainte aussi celle-là, pour lancer de saintes idées dans le respect de tous. En conclusion, je dirais : en servant nos frères, nous ressentons au centuple l’amour de Dieu qui nous fait dépasser les blessures de notre séparation conjugale.

Un grand merci à chacun pour votre bonté : c’est ma 7e grâce, toute logique !

Anne (Le Mans) – Pays-de-Loire

Mon mari et moi nous rencontrons en 1983… notre amour grandit… J’exerce la profession de secrétaire médicale, il est ouvrier maçon. En août 1985 nous scellons notre union par le oui devant Dieu… Nous avons reçu une éducation religieuse, nos parents sont pratiquants, mon mari et moi faisons de même. En 1987 nous avons la joie d’avoir Rémi, notre fils unique du fait de mes antécédents médicaux compliqués (malformation cardiaque). Nous sommes intégrés en Eglise, ayant bon nombre de relations. Quand Rémi atteint l’âge de 5 ans je rejoins le groupe d’éveil à la foi de notre paroisse… Puis je deviens catéchiste.

Tout bascule soudain ce dimanche 14 avril 1996, je suis victime d’un AVC… Pompiers, SAMU, direction CHD La Roche, CHU Nantes… Pronostic vital engagé… Après quelques jours en réanimation, je suis hors de danger… Mais le verdict est là, définitif : je suis passée du statut de personne valide à celui de personne handicapée puisque hémiplégique gauche… Je reste hospitalisée sept mois. Il me faut réapprendre à marcher… Heureusement, je n’ai pas eu d’atteinte de la parole… Mon mari doit assumer son travail et l’éducation de notre fils. Ma malformation cardiaque ayant été la cause de l’AVC, je reste suivie et ai été opérée du cœur à trois reprises depuis. Mon conjoint a été remarquable par son soutien, son écoute, sa présence à mes côtés. Avec le temps, la vie reprend son cours. Je reviens à la maison, mais garde des séquelles. Ce gros souci de santé a beaucoup ébranlé notre couple.

La place et l’importance de la foi dans tout ça ? Elle a été ma force…

Mon handicap, que j’ai encore du mal à accepter, m’a permis de grandir dans la foi au Seigneur. Pour mon époux, elle a sans doute été aussi son roc pour tenir. Au fil du temps, j’ai repris quelques activités de bénévolat associatif et en Eglise.

En 2000, mon mari crée son entreprise de maîtrise d’œuvre dans le bâtiment… Il est très pris par son travail entre le bureau, les chantiers, les clients… J’essaie tant bien que mal de suivre l’éducation de notre fils… Notre foi en Dieu vivant tient bien sa place dans notre vie de couple et de famille. En 2007 nous commençons à aller au pèlerinage diocésain de Lourdes avec l’Hospitalité vendéenne. Mon mari accepte, en plus de son entreprise, quelques responsabilités ecclésiales qui le font vivre, me dit-il… Nous sommes connus au sein de notre paroisse… Heureux… Rémi notre garçon a 18 ans. Le bac en poche, il part en fac à Rennes… puis études de musique au Conservatoire…

Notre couple est à nouveau éprouvé dans les années 2009 à 2012…

Notre enfant est en profond mal-être ; nous ne l’avons pas vu venir, à notre grand regret et désarroi… Addiction à l’alcool, dialogue parents-enfant compliqué voire impossible, agressivité, violence de Rémi dès qu’il est alcoolisé… Accident, suspension de permis, cure de sevrage d’alcool, rechute, annulation du permis de conduire, arrêt des études… Que de souffrance pour nous parents ! Au terme de plusieurs hospitalisations consécutives à sa maladie alcoolique, il accepte enfin de se faire aider et décide de cesser toute consommation d’alcool. Nous sommes en novembre 2012, Rémi vient juste d’avoir 25 ans. Notons qu’il est toujours abstinent depuis ce jour- là ! Merci Seigneur !

La barque de notre couple chavire début 2013, le jour où mon mari m’annonce qu’il me quitte. 

Je suis consternée, stupéfaite, désolée… Véritable tsunami ! Que de larmes versées… Période de révolte : « Seigneur, pourquoi ça m’arrive à moi ? Et comment m’en sortir, avec en plus mon handicap ? » Mon mari quitte le domicile conjugal, nous vendons notre maison et je viens habiter dans un petit locatif. Notre divorce civil est prononcé fin 2015. 

La place de la foi au cœur de l’épreuve de la séparation…. 

J’ai beaucoup de chance d’avoir la foi… Au départ de mon mari, je traverse une période de grande déprime. Je continue bien sûr d’aller à la messe et, suis accompagnée spirituellement par un prêtre… Ce dernier me parle à plusieurs reprises de la Communion Notre-Dame de l’Alliance. Le temps passe et, fin 2015, je lui reparle de la Communion, voulant en savoir un peu plus sur ce mouvement. Je rencontre Marilys et François, les responsables, qui m’accueillent chaleureusement… Nos partages de vie respectifs me font beaucoup de bien. Je rejoins la CNDA en février 2016, lors d’une récollection, me demandant quand même où je vais… Est-ce vraiment pour moi ? Ce week-end vécu avec les frères et sœurs est pour moi lumière sur mon chemin tortueux… Je me sens de suite assez à l’aise pour échanger… Et quelle bienveillance les uns envers les autres… J’apprécie surtout la mixité du mouvement, qui rend les échanges nettement plus riches… Cette fraternité en Christ qui nous unit m’a aidée à « reprendre le dessus » de notre séparation. Et quelle joie de se retrouver régulièrement lors des récollections, journées d’amitié et retraites annuelles ! 

Il faut du temps pour se relever d’une séparation… Je rejoins le Seigneur via la prière quotidienne, l’eucharistie le dimanche et parfois en semaine. De même, le sacrement de réconciliation me donne encore et toujours le courage de me battre et de sourire à la vie... Je me suis dit à un moment « tu te bats ou te laisses aller ? » Mais quoi de plus beau que la vie ? Même avec mon handicap et seule, le Christ a besoin de moi, comme moi je l’aime et m’appuie sur lui chaque jour pour avancer. Un fort sentiment de culpabilité envers mon époux m’a longtemps empoisonnée, pensant avoir mérité qu’il me quitte… 

Avec le temps, les blessures cicatrisent, s’estompent. 

« Quiconque met la main à la charrue puis regarde en arrière n’est pas fait pour le Royaume de Dieu » (Luc 9, 62). Cette parole que je fais mienne m’a interrogée il y a quelques temps et j’ai compris que je n’allais pas toujours vivre en ressassant passé et regrets. Depuis que j’arrive à prier pour mon mari, ça va bien mieux. Je rends grâce au Seigneur pour nos 28 ans de vie commune, me dis qu’il a eu la bonté de rester et de prendre soin de moi pendant 17 ans depuis mon AVC. 

Pour moi, la fidélité à notre sacrement de mariage perdure bien au-delà de la séparation et coule de source du fait de ma foi et de mon mariage sacramentel. Mon oui à la fidélité est voulu, libérateur et non par dépit. Je respecte le choix de mon conjoint, n’ai pas à juger. Je prie pour lui, pour qu’il soit heureux avec sa nouvelle épouse. 

Mon souhait serait, bien sûr, de pouvoir entretenir avec lui des rapports cordiaux… 

Marie-Andrée (Les Herbiers) – Vendée-Poitou-Charentes

Pau, le 13 juillet 2020 

Notre-Dame du Laus, le 7 août 2020 

Que soit loué notre Seigneur, Jésus Christ ! 

S'il était vraiment loué, nous n'en serions pas là ...

ADF 348 Tereza Wozny AquitaineJe commencerai par me présenter brièvement : je m'appelle Teresa Wozny, je suis d'origine polonaise, je vis en France (où nous étions venus demander l'asile politique) depuis plus de trente ans. 

Je me suis mariée jeune, à vingt ans à peine. L'histoire de mon mariage est compliquée et douloureuse ; je ne vais pas rentrer dans les détails. J'ai perdu deux grossesses, et ensuite nous avons eu quatre enfants, dont deux sont nés en Pologne et deux en France. 

Dans l'histoire de notre couple tout était réellement difficile depuis le début, et je ne peux (ni veux) en parler. Je crois que Dieu met sur notre chemin des situations et des personnes qui peuvent nous aider à avancer sur ce chemin difficile vers la sainteté... Mon mari était très certainement une telle personne pour moi ... Et moi pour lui ...

Je connais l'enseignement de l'Eglise au sujet du mariage et de la famille. J'ai lu le texte de Karol Wojtyła « Amour et Responsabilité » dans mes années de lycée ...

Dans ma tête, le divorce n'était jamais une « solution », je croyais possible la « reconstruction », ou plutôt la « construction » de notre couple. A un certain moment je me suis rendu compte que la situation était devenue invivable. Non pas difficile, mais impossible à vivre. Cela ne se voyait pas depuis l'extérieur, nous passions pour un couple heureux. Dans la réalité c'était l'opposé ...

Les problèmes étaient trop profonds, trop généralisés, trop personnels ... Il n'y avait aucune communication entre nous. 

Il y avait des pathologies graves dans tous les domaines de notre vie, mais là où cela rendait la vie commune matériellement impossible, c'était le problème de finances, de surendettement. J'ai finalement capitulé et, au bout de trente-cinq ans de mariage, ne voyant absolu- ment pas de solutions à nos multiples problèmes, en ayant longuement, activement cherché de l'aide, j'ai demandé le divorce. 

Je sais depuis toujours, que moi aussi, je porte ma grande part de responsabilité dans l'histoire de notre mariage... J'ai plusieurs fois eu tort, j'ai commis des péchés (depuis longtemps regrettés, confessés et pardonnés...), j'ai fait des erreurs ... Au début je ne comprenais pas bien la réalité, j'ai fait des mauvais choix, ou bien je refusais de voir, ou de discerner correctement ... très certainement je ne priais pas assez ... la prière m'aurait décentrée de moi-même. 

De toute évidence, je n'avais pas (ni dans le passé ni maintenant) la moindre intention de « refaire ma vie » avec qui que ce soit d'autre. 

Suite au divorce (pas la séparation simple, au vu des complications potentielles résultant du fait d'habiter dans deux pays différents), mon mari est rentré en Pologne. Il ne s'est vraiment jamais senti à l'aise en France, quoique notre émigration a eu lieu de son initiative. Très rapidement j'étais dirigée, par mon confesseur, vers la Communion. Il m'est impossible d'exprimer l'importance du soutien spirituel que m'a donné la Communion. J'espère d'avoir contribué un peu et apporté ma part, en tant que membre, et ensuite co-responsable du groupe Aquitaine. 

A un certain moment, en suivant les conseils d'un autre confesseur (lui-même défenseur du lien conjugal et juge dans l'officialité), j'ai commencé les démarches pour examiner la validité de notre sacre- ment. Ensuite j'ai renoncé à ces démarches. Donc, pour l'Eglise, tant que le mariage n'est pas déclaré contracté d'une façon invalide, il est considéré valide ... Le mien est donc considéré valide. 

Depuis des années, je vais régulièrement en Pologne. L'an dernier, sans aucune raison, j'ai décidé d'y aller une seconde fois (chose inhabituelle, surtout après y être allée trois mois plus tôt pour le mariage de notre fils), pour voir la famille. 

Nos deux fils vivent en Pologne, nos deux filles en France ... J'ai appris que mon mari était hospitalisé. Par coïncidence, sans aucun rapport, quelques jours plus tard, on a hospitalisé aussi mon beau-frère, 

handicapé mental grave, dont je m'occupais pendant 6 ans ...

A une époque, pendant quelques années, je m'occupais en même temps de ma mère âgée, et de ma belle-mère, qui souffrait de la maladie d'Alzheimer et de Parkinson, et était alitée, et de mon beau-frère. 

Nos mamans sont décédées à la maison, à quelques années d'intervalle, et sont enterrées dans mon village, en Béarn ... J'ai de bons souvenirs de cette période. Ma vie, remplie à ras-bord, avait certainement un sens ! 

En septembre j'ai téléphoné à mon mari pour demander pardon pour toutes les situations où j'avais été mauvaise épouse pour lui. Aujourd'hui je suis heureuse de l'avoir fait. 

Entre le moment donc où j'ai pris mes billets d'avion, et celui où j’ai atterri en Pologne, mon beau-frère est décédé à l'hôpital. Je ne l'ai pas vu, mais les dates me permettaient au moins d'être présente à ses funérailles. Je l'aimais beaucoup ...

A mon arrivée dans notre ville natale, je suis tout de suite allée voir mon mari à l'hôpital. Dans les cinq minutes qui ont suivi mon entrée dans sa chambre, il m'a dit qu'il m'aimait et qu'il était allé se confesser ... Je crois que l'avant-dernière fois remontait à quelques décennies  ...

Nous avons passé trois jours très paisiblement, dans la sérénité, bonne humeur, en étant heureux d'être ensemble. La première fois depuis bien longtemps... Je suis allée demander pour lui le Sacrement des Malades, au prêtre aumônier de l'hôpital. 

En ces jours-là, je récitais le chapelet en boucle. 

Nous avons discuté dans la paix, la joie ... A un certain moment j'ai entendu mon mari dire : « et si je ne sortais pas (vivant) d'ici ... » Mais nous n'avons pas parlé de sa maladie. 

Il ne m'a dit aucun détail, je ne posais pas de questions. Pour le personnel de l'hôpital, je n'étais pas la personne à informer. 

J'ai aussi fait la toilette complète de mon mari, j'ai changé ses vêtements, j'ai fait changer les draps de lits ... absolument heureuse de pouvoir le faire. 

Le troisième jour de ma visite, le soir, en sortant de l'hôpital, pour aller chez mon frère, j'ai pu, enfin, avoir les détails du diagnostic, par notre ami chirurgien. C'était le cancer en phase terminale : poumons, moelle osseuse, des métastases partout ...

Le lendemain matin, à six heures, le jour de la messe des obsèques de mon beau-frère, j'ai reçu un appel téléphonique : mon mari venait de décéder. Plus tard des amis m'ont dit qu'il avait attendu ma venue ...

C'était un temps de grâce, sans aucun doute un apaisement indicible, je ne pourrais jamais assez remercier le Seigneur ... je vous souhaiterais, à vous tous, de vivre un tel moment avant le départ du premier ...

Cela ne veut pas dire que nos problèmes n'avaient pas existé, mais cela permet d'envisager l'éternité dans la paix ... Ensuite, avec nos enfants, la famille et les amis, nous avons fait célébrer plusieurs messes à son (à leur = des deux frères) intention. 

Je crois fermement que mon époux veille maintenant sur moi et les enfants ... La vie continue. 

Donc : mon beau-frère est décédé fin octobre, mon mari début novembre, et en janvier ma maison a entièrement brûlé. (Je profite de l'occasion pour vous remercier, encore une fois, pour vos prières et l'aide matérielle.) 

Je suis vivante, mes enfants sont là, j'aurai un troisième petit enfant en novembre, on avance avec mon assurance pour la maison ... J'ai encore quelques années de travail avant de prendre ma retraite (je suis traducteur-interprète à la Cour d'Appel de Pau, professeur de langues et guide touristique à Lourdes). 

Je suis aussi catéchiste depuis 17 ans et j'anime un groupe de la Prière des Mères ... chez moi. 

Merci ô Seigneur ! de m'avoir guidée vers la Communion, merci à vous tous pour ce que nous vivons ensemble ! 

J'ai beaucoup reçu et je demande pardon pour ce que j'ai fait de pas « comme il faut », ou ce que je n'ai pas fait du tout. Anne a la liste de mes boulettes, longue mais pas exhaustive ! 

Je vais continuer de prier la Prière des Foyers et la prière à St Joseph, ce que je fais quotidiennement depuis ma toute première récollection à Belloc. 

Je reste confiante dans la protection de la Reine des Veuves (ce n'est pas son nom officiel), de la Reine des Epouses et des Fiancées ! 

Je vais vous dire mon secret, ne le répétez à personne ! J'ai compris, je sais que je suis la fille bien-aimée de Dieu ! 

Merci pour votre attention ! Allez, bonne continuation à la Communion Notre-Dame de l'Alliance ! Glorifions Dieu par notre vie ! 

Teresa Wozny - AQUITAINE